Bientôt l’enseignement obligatoire du féminisme dans les écoles britanniques ?

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Équipe de football féminine composée d’ouvrières de l’AEC Munitions Factory à Beckton, Londres, durant la Première Guerre mondiale.

 
Le gouvernement britannique est revenu sur une décision du secrétariat d’Etat britannique à l’Education qui dévoilait son intention, en novembre dernier, d’abandonner la section consacrée au féminisme en tant que « philosophie politique majeure » dans les cours de politique de terminale. En dépit de sa nature facultative, l’option s’était révélée populaire – tout comme celle consacrée à l’environnement – abordant des sujets comme le genre, l’égalité des sexes ou encore le patriarcat. Mais le ministère souhaitaient que les élèves se concentrent prioritairement sur d’autres aspects de la théorie politique : le conservatisme, le socialisme et le libéralisme, le féminisme se retrouvant comme option du programme de sociologie en terminale en sociologie. Tel a été le tollé que le féminisme fera désormais l’objet d’un enseignement obligatoire.
 

Pétition pour l’enseignement du féminisme après une tentative d’en faire un module optionnel en sociologie

 
Une pétition en ligne, accusant le gouvernement britannique de vouloir « effacer les femmes de l’histoire », a contribué à cette marche arrière. Plu de 50.000 personnes ont déjà signé ce texte qui affirme : « Lorsque les femmes sont sous-représentées dans une société, le gouvernement devrait tout faire pour s’attaquer au problème. »
 
Le 8 décembre dernier, une lettre ouverte publiée dans le journal The Independent signée par plusieurs membres travaillistes du Parlement, des militants et des patrons de syndicats, incitait la secrétaire d’Etat à l’Education, Nicky Morgan, à revoir son plan de réforme. Pour les signataires, « l’histoire politique enseignée à l’école penche déjà du côté de l’action des hommes » ; en voulant « mettre en place ce changement », le gouvernement « envoie un message très inquiétant aux jeunes hommes et femmes affirmant que le féminisme n’a que peu ou pas de place dans la politique ».
 

Les écoles britanniques sous le feu des militantes féministes : féminisme obligatoire ?

 
Le tapage provoqué par cette campagne semble avoir porté ses fruits puisqu’une source émanant du Département d’Etat à l’Education a confié à The Independent qu’il était question de revoir ce changement, qualifiant d’erreur l’abandon du féminisme en tant que philosophie politique majeure. La secrétaire d’Etat à l’Education souhaite même inclure davantage de « penseurs féminins » dans les programmes et selon des sources citées par le Daily Telegraph, l’enseignement du féminisme pourrait même devenir obligatoire dans les écoles secondaires britanniques.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle