Le cardinal Charles Maun Bo, premier cardinal birman, a lancé un avertissement brutal – une vraie bombe ! – lors du congrès eucharistique aux Philippines. Il a qualifié de plus grave que la bombe atomique les lois qui organisent la destruction de la famille. Elevé au cardinalat par le pape François, le prélat est proche de ce dernier par son insistance sur les pauvres et les responsabilités des pays riches. Il est aussi d’une rare franchise, ne s’encombrant point du politiquement correct.
« Les nations riches ont détourné leur attention de la pauvreté et de l’oppression, pour se mettre à parler des familles nouvelles, de nouvelles formes de procréation. Un danger mortel plus grave que la bombe atomique et que le terrorisme se dresse face à l’humanité tout entière, parce que certaines nations ont choisi le chemin de la destruction de la famille, à travers les lois », a-t-il lancé lors de son homélie.
Faire des lois en vue de la destruction de la famille, c’est pire que d’envoyer une bombe atomique
Tous les termes sont importants. Il s’agit en effet de comprendre que la destruction de la cellule de base de la société est analogue à la fission de l’atome dans sa nature et dans ses conséquences. La bombe atomique provoque la mort et la destruction matérielles, et toutes les souffrances qui s’ensuivent ; déchirer les familles ou nier ce qu’elles sont porte atteinte au tissu même de la société, corrompt ses fondements. La mort n’est pas physique : au contraire, les nouvelles « familles » et les nouvelles formes de procréation produisent des enfants. C’est donc qu’il s’agit d’une mort spirituelle, d’une attaque contre l’être.
On comprend également que ce ne sont pas les « accidents de la vie » qui sont visés – tel divorce, telle situation de concubinage, telle « union homosexuelle », telle « recomposition familiale » – mais la normalisation de ces situations anormales eu égard à ce que sont le mariage, la famille, la procréation. Ce sont les lois : des lois de mort. Comment espérer défendre une société contre quelque danger que ce soit – guerre, terrorisme, mais aussi immigration incontrôlée… – si elle comporte en son cœur un tel facteur d’autodestruction ? C’est la première urgence.
Le cardinal Bo affirme que la destruction de la famille est plus grave que le réchauffement climatique
L’avertissement lancé par le cardinal Bo souligne enfin que la destruction de la famille entreprise sur le plan des lois par quelques-uns menace « l’humanité tout entière ». Comme la gangrène met en péril le corps dans son ensemble ; comme le virus qui se propage – aidé, en l’occurrence, par l’exportation de ces lois et de ces nouveaux droits des pays riches vers les pays pauvres.
Voilà qui tranche avec les cris d’alarme poussés par les pourfendeurs du « réchauffement climatique ». Le cardinal Bo rappelle d’ailleurs que « ces trois dernières années, le pape François a exprimé trois grandes préoccupations qui concernent le monde entier : la famille, l’injustice environnementale, l’injustice économique ». Mais la destruction de la famille, estime-t-il, est la plus importante.
« Malheureusement, même au sein de l’Eglise catholique, il est difficile de faire comprendre le danger terrible que court la famille », a-t-il ajouté.
Les lois contre la famille mettent en péril l’humanité tout entière
Le cardinal a exhorté les Philippines à être « lumière pour le monde entier ». « Seule nation asiatique à majorité catholique », elle est « porteuse de grande espérance » : « Philippines, étoile de l’Orient ! Réjouis-toi ! Le temps de ta rencontre avec le destin est arrivé. Tu es une nation de prédilection, non seulement pour l’Asie mais pour le monde entier en ce millénaire… Va, multiplie tes missionnaires ! Va peupler les nations où la chrétienté est devenue une minorité ! Va vers ces pays qui ont davantage d’animaux domestiques que d’enfants ! »
Le cardinal n’est pas davantage guetté par le malthusianisme… Il a voulu rappeler que les Philippines sont riches de deux grandes grâces : « Votre intégrité familiale est forte. Vous avez le taux de divorces le plus bas de la région. Beaucoup de nations riches ont de l’argent, mais elles n’ont pas de familles. En deuxième lieu, vous avez un grand nombre de jeunes. Quelle bénédiction ! »