Le taux de chômage a diminué en janvier dans la zone euro, pour la cinquième fois en six mois, pour atteindre 10,3 % contre 10,4 % le mois précédent, selon Eurostat. Néanmoins, si on veut bien se souvenir qu’il se situait à 8,8 % en 2007, soit avant la crise qui frappe (notamment) l’Union européenne, on peut dire que la zone euro est loin d’avoir retrouver le niveau qui était le sien.
Selon les chiffres donnés par l’Office européen de statistiques pour les dix-neuf pays de la zone euro, le taux moyen de chômeurs s’est établi à 10,3 % en janvier, soit le plus faible depuis août 2011. Il atteignait 10,4 % le mois précédent, et 11,3 % un an plus tôt.
Le chômage baisse dans la zone euro
Cette légère amélioration appelle toutefois plusieurs observations. La première est que ce chiffre demeure donc bien au-dessus du taux moyen de chômage qu’affichait la zone euro, de façon stable, avant la crise : 8,8 % entre 1999 et 2007.
La deuxième est qu’il y a une forte disparité entre les pays de la zone euro, puisque l’Allemagne affiche un taux de 4,3 % en ce début d’année 2016, alors que le dernier chiffre disponible pour la Grèce, celui de novembre 2015, est de 24,6 %. Derrière elle, l’Espagne est à 20,5 %. Avec 10,2 %, la France est juste dans la moyenne, ce qui souligne les difficultés actuelles de l’exécutif français à tenir ses promesses.
Mais surtout, ces chiffres prouvent à l’envi que ce ne sont pas les pays les plus soumis à la politique bruxelloise qui s’en sortent le mieux. Ces chiffres soulignent au contraire que ce sont les politiques nationales saines qui sont le plus à même d’aider chaque Etat à lutter (entre autres) contre le chômage. Il n’est que d’observer la tête de ce classement pour le comprendre : Allemagne, République tchèque, Malte, Royaume-Uni, Luxembourg, Danemark, Autriche, Hongrie, Estonie, Pays-Bas, Roumanie, Pologne, etc.
La zone euro ne retrouve pas son niveau d’avant la crise, ni celui des autres pays
Cette liste introduit l’observation suivante : celle selon laquelle, dans l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage a baissé à 8,9 % au mois de janvier contre 9,0 % en décembre 2015.
Ce chiffre est donné, sans pratiquement aucun commentaire, par les media. Parce que le seul commentaire qui vaille est celui qui observerait que les pays de l’Union européenne n’ayant pas adopté la monnaie unique se portent, en moyenne, mieux que ceux qui sont dans la zone euro. Même l’exception de l’Allemagne, grandement tributaire des mini-jobs payés moins de 400 euros par mois, mérite d’être nuancée.
A l’heure où Bruxelles a quelques problèmes avec Londres et Varsovie, pour ne nommer que ceux-là, il vaut mieux, effectivement, ne pas insister sur ces chiffres…