Trump rejette les sirènes du mondialisme dans son discours de politique étrangère

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Donald Trump lors de son discours sur la politique étrangère, mercredi 27 avril à Washington.

 
Le candidat républicain Donald Trump, en tête de la course à l’investiture, a donné un discours de politique étrangère très « Amérique d’abord » dans lequel il a fustigé les sirènes du mondialisme, tout en critiquant Obama et Hillary Clinton.  « Ma politique étrangère placera toujours les intérêts du peuple américain et la sécurité américaine avant tout le reste » a déclaré Trump au public venu l’écouter à l’hôtel Mayflower de Washington. Ce discours s’adressait au Centre pour l’intérêt national, un vieux think-tank qui prône la realpolitique, autrefois connu sous le nom de Centre Nixon et qui comprend entre autres membres éminents Henri Kissinger. Il s’agissait aussi pour le candidat républicain de rassurer la jeune génération lassée par la politique de guerres-pour-la-démocratie.
 

On ne peut exporter le système politique occidental partout, affirme Trump dans son discours de politique étrangère

 
Pour Trump, depuis la Guerre froide, la politique étrangère US a mal tourné : « La logique a été remplacée par la bêtise et l’arrogance, avec des conséquences désastreuses (…) Aux erreurs de l’Irak, de l’Egypte et de la Lybie s’ajoute celle de la ligne tracée sur le sable par Obama. » Il a également  critiqué l’ex-président Bush: « Tout a commencé avec l’idée dangereuse selon laquelle nous pourrions construire des démocraties occidentales dans des pays qui n’en ont ni l’expérience ni le souhait. »
 
Le magnat de l’immobilier a ajouté que la politique étrangère d’Obama avait gaspillé les ressources de l’Amérique et permis aux pays alliés de ne pas fournir leur juste contribution à l’effort commun. Pour lui, les alliés des USA ne croient pas en la fiabilité de l’Amérique et ses rivaux ne la respectent plus parce qu’elle n’a pas de stratégie claire en matière de politique étrangère.
 

Pour Trump, la force de l’Amérique passe par la volonté de ses dirigeants de la servir en priorité

 
« Il nous faut d’abord un plan sur le long terme pour arrêter l’extension de l’islam radical, a dit Trump, qui note également : nous devons reconstruire notre armée et notre économie… Enfin, nous devons développer une politique étrangère basée sur les intérêts américains (…) Si l’Amérique doit se battre, ce sera seulement pour signer la victoire avec un V majuscule, citant par ailleurs les mots réalistes de John Quincy Adams en 1821 : « Nous n’allons pas à l’étranger pour nous faire des ennemis. »
 
« Nous n’abandonnerons pas ce pays ni son peuple aux sirènes du mondialisme… Avec une administration Trump, les citoyens n’auront jamais le sentiment que leurs besoins ne passent qu’après ceux des pays étrangers. »
 

L’Etat-nation l’emporte sur les visions utopiques du mondialisme

 
« L’Etat-nation reste la véritable fondation du bonheur et de l’harmonie. Je suis sceptique quant aux unions internationales qui lient l’Amérique et l’entraîne vers le bas. » Il a dénoncé à cette occasion l’ALENA (accord de libre-échange américain) et les politiques obsédées par le « réchauffement climatique ». Il s’est dit enfin opposé à l’accord sur le nucléaire iranien. Quant aux relations avec la Russie et la Chine, il a déclaré : « Nous ne sommes pas condamnés à être des adversaires. Nous devons trouver des terrains d’entente. » Ce discours au demeurant très pragmatique n’a pu que satisfaire son auditoire et renforcer sa crédibilité auprès des électeurs.
 

Patrick Neuville