Une nouvelle étude publiée en ligne par la revue Nature Climate Change sous le titre « Greening the Earth and its drivers » (« Le verdissement de la terre et ses moteurs ») affirme que l’on constate dans 25 à 50 % des aires végétales de la terre une augmentation de la surface de feuillage. Cette croissance du « verdissement » est due pour 70 % à la fertilisation assurée par l’augmentation du CO2, selon ses auteurs. On pourrait ajouter que c’est le propre de « l’effet de serre » que les jardiniers savent mettre à profit depuis bien plus longtemps que le débat sur le réchauffement.
L’étude a été menée par une équipe de 32 auteurs originaires de 24 institutions de huit pays différents. Le Pr Ranga Myeni de Boston University en a parlé à la BBC :
« Elle est basée sur les données des instruments Modis et AVHRR embarqués dans les satellites américains depuis 33 ans. Leurs capteurs indiquent un verdissement significatif d’environ 25 à 50 % des terres végétales de la planète, un verdissement qui à son tour ralentit le rythme du changement climatique à mesure que les plantes absorbent du CO2 présent dans l’atmosphère. »
Le verdissement du feuillage provoqué par le CO2, dit une étude « mainstream »
Pour le Dr Zaichun Zhu, de l’université de Pékin, l’un des autres principaux responsables de l’étude, « le verdissement » dont elle atteste « a la capacité de changer fondamentalement le cycle de l’eau et du carbone du système climatique ».
Les auteurs de l’étude ne sont pas des « climatosceptiques » : le Pr Myeni, par exemple, a tenu à ajouter que « la croissance accélérée des arbres n’allait pas compenser le réchauffement climatique, la montée des océans, la fonte des glaciers, l’acidification des océans, la perte de la glace Arctique, ni contredire la prédiction de tempêtes tropicales plus violentes ».
L’équipe compte également un Français, le Dr Philippe Ciais du Laboratoire du climat et des sciences de l’environnement de Gif-sur-Yvette, membre par ailleurs du GIEC : il s’est efforcé de souligner qu’il ne faut pas en conclure que la montée du CO2 puisse être bénéfique. Il assure que raisonner ainsi ne tient pas compte des effets négatifs du changement climatique, ajoutant : « Les études ont montré que les plantes s’acclimatent avec le temps à une plus forte concentration de CO2, et que l’effet fertilisant diminue en conséquence. »
L’effet de serre assure une plus forte croissance du feuillage
Nic Lewis, scientifique indépendant et volontiers critique du GIEC, a au contraire déclaré à la BBC que « l’importance de l’augmentation de la végétation semble être beaucoup plus grande que ne le laissaient entendre des études antérieures ». Pour lui, cela « suggère que les niveaux atmosphériques de CO2 projetés par les scénarios du GIEC sont significativement trop élevés, ce qui implique que les montées de température globale modélisées par le GIEC sont également trop élevées, même à supposer que le climat soit aussi sensible à l’augmentation de CO2 que les modèles l’affirment ».
La BBC a également donné la parole au Pr Judith Curry, ancienne présidente de l’Unité des sciences terrestres et atmosphériques du Georgia Institute of Technology. Cette scientifique climatosceptique a commenté : « Il n’est pas juste d’ignorer les arguments des “contrarians” (les scientifiques qui mettent en cause le réchauffement), puisque leur désaccord par rapport au consensus est le reflet d’un conflit de valeurs et d’une préférence pour ce qui est empirique (ce qui a été observé) par rapport à ce qui est hypothétique (ce qui a été projeté par des modèles climatiques). Ces désaccords sont au cœur du débat public sur le changement climatique, et ces questions doivent être débattues, et non ignorées. »
Dans cette affaire, on voit que les partisans du réchauffement s’interdisent le débat alors même qu’ils constatent des faits ne justifiant pas leur théorie.