David Frost, pair conservateur à la chambre des Lords, a fait un discours fracassant dans lequel il a invité le Premier ministre britannique Rishi Sunak a cesser les politiques vertes « ruineuses » qui n’ont aucun effet sur le changement de climat, lequel pourrait selon lui être bénéfique au Royaume-Uni. En ajoutant que l’argent du contribuable britannique serait mieux utilisé aux « défenses contre les inondations, des digues et des bassins de rétention », par exemple.
Le « zéro net » ruineux pour le Royaume-Uni
Ancien diplomate et conseiller à la sécurité nationale en 2019 et 2020, David Frost fait partie des conservateurs qui pensent que la politique verte nuit à l’économie et qui poussent Rishi Sunak à lever le pied en période d’inflation où le pouvoir d’achat souffre au Royaume-Uni. Le gouvernement n’est pas sourd à ses conseils, puisque, tout en gardant l’objectif du « zéro émission nette de carbone » en ligne de mire, une source gouvernementale anonyme a estimé qu’on pouvait l’atteindre « de manière pragmatique et proportionnée qui ne lèse pas les gens sans nécessité, avec plus de soucis et de dépenses ».
Le changement de climat bénéfique pour la santé
Pour David Frost, « si on va au fond des choses, quelles sont ces fameuses conséquences du changement de climat, des étés plus chauds et des hivers plus doux et humides » ? Posée ainsi, la question appelle une réponse positive : elles pourraient être bénéfiques. « En ce moment, sept fois plus de Britanniques meurent de froid que de chaud. La hausse des températures sera donc probablement bénéfique ». Le changement de climat, vu sous cet angle, serait donc bon pour la santé du Royaume-Uni.
Zéro net ne mène à rien : il faut changer le changement
Et l’arrêt de la politique verte bonne pour son portefeuille. Selon David Horst, tout ce qui est régi par l’objectif du « zéro net » coûte à l’économie britannique cinquante milliards de livres, avec « exactement zéro effet (…) tant que tout le monde sur la planète n’est pas décidé à supporter les mêmes coûts ». C’est pourquoi il préfère investir dans la prévention de catastrophes censément engendrées par le changement de climat, comme les inondations, ce qui ne devrait coûter « que » huit milliards d’ici à 2050. « Je suggère que la chose rationnelle à faire est de laisser tomber les efforts dispendieux pour atténuer le changement de climat, qui supposent des investissements massifs dans d’improductives énergies renouvelables, des changements gigantesques dans la façon de vivre et qui liquident la croissance économique. »
Le Royaume-Uni enchaîné à la politique du climat ?
Frost, qui ne croit pas beaucoup à la fable du changement de climat par l’homme, plutôt que de l’attaquer bille en tête, a trouvé un discours qui peut plaire au Royaume-Uni par sa modération et son souci de l’argent public. C’est pourquoi le lobby climatiste a immédiatement réagi avec vigueur. Lord Deben, ancien président du comité sur le changement de climat, a joué sur la corde sentimentale : « Je ne crois pas que les familles de gens morts de chaleur seront rassérénées par le fait que moins de gens meurent de froid. » Et Sir Alok Shrama, qui fut président de la COP26 à Glasgow, a recommandé au gouvernement de ne pas suivre l’opinion de Frost, rappelant que le Royaume-Uni est légalement tenu par ses engagements internationaux d’atteindre le net zéro, et que donc laisser tomber quelques objectifs verts impliquerait de faire plus en d’autres domaines. On ne saurait avouer plus clairement que le changement de climat est une façon de ligoter les nations pour les mettre au service d’une même politique.