ACTION Captain America : Civil War ♠


 
Captain America : Civil War est un produit cinématographique à la mode actuellement. Il narre les aventures de superhéros, dont le fameux Capitaine America, qui sont confrontés non à des superméchants, le principe de base initial des aventures des superhéros, mais à d’autres superhéros. Certains des superhéros sont égarés par un manipulateur, ou s’égarent tout seuls, font de mauvais choix, et en viennent à affronter des confrères et amis. On reconnaît ici parfaitement la trame de base du très récent et très manqué Batman contre Superman . Des scènes interminables voient donc les superhéros s’affronter ; le principe est exactement celui des combats de catch, ce qui donne une indication du niveau de sottise du film. Ici, Capitaine America et son équipe affrontent Iron Man (l’Homme d’Acier) et ses auxiliaires.
 
Cette mode des matchs de catchs entre superhéros nous paraît un contresens : une histoire tient par ses méchants, en l’occurrence les superméchants, qui pourtant ne manquent pas dans les bandes dessinées de Marvel. Si tous sont des personnages positifs, il n’y a plus aucun contraste qui peut servir de ressort narratif. En outre, se multiplient les éléments aggravants, qui contribuent au naufrage : le film est beaucoup trop long, étalé sur près de 2 h 30, malgré un scénario des plus indigents ; les dimensions essentielles, pour la narration et le plaisir du public, de science-fiction ou de fantastique, sont aussi pratiquement absentes. Le poing d’acier d’Iron Man affronte le poing biologique amélioré, mais très puissant de Capitaine America, et c’est tout. Rassembler deux équipes de superhéros qui volent dans les airs, se frappent, se traitent réciproquement d’imbéciles et de butés, ce qu’ils sont les uns comme les autres, ne présente aucun intérêt.
 

Captain America, Civil War : un ratage total

 
Le message, car il y en a un, en faveur des interventions militaires américaines unilatérales – à défaut de celles de superhéros –face à des désordres ou dangers de part le monde, ou supposés tels, ne suscitera pas non plus une franche adhésion. De l’Afghanistan à la Libye, en passant par l’Irak et le Syrie, le bilan n’est tout de même pas concluant. Aussi la conviction obstinée de Capitaine America en faveur d’interventions rapides, directes, sans surtout se perdre dans des manœuvres diplomatiques ou bureaucratiques onusiennes, paraît fort légère, aussi critiquable que soit l’ONU par ailleurs.
 
Ainsi Captain America : Civil War est-il un film complètement manqué à tous les niveaux. Un ratage aussi total, supérieur même à celui de Batman contre Superman, finit par étonner.
 

Hector Jovien

 
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