Le journal britannique The Guardian, qui prétend au même statut de « quotidien de référence » que Le Monde et partage avec lui un même gauchisme, vient d’avouer qu’un de ses journalistes a inventé des interviews et menti en prétendant avoir assisté à des événements où il ne s’était pas rendu. Joseph Mayton, journaliste indépendant relevait de l’antenne new-yorkaise du journal, The Guardian US. Mayton, qui y écrivait depuis 2009, a été reconnu responsable d’avoir insérer des citations fallacieuses dans ses articles, allant jusqu’à rédiger de pseudo-interviews avec des personnes qui, par la suite, ont totalement démenti lui avoir jamais parlé.
Joseph Mayton aura tout de même réussi à conserver son poste pendant sept ans…
The Guardian, qui a joué un rôle dans le déclenchement de l’enquête Leveson sur les normes de la presse en lançant sa propre enquête sur les écoutes téléphoniques dont s’était rendu coupable le tabloïde News of the World, a désormais retiré de son site Internet treize des articles de Joseph Mayton. Beaucoup d’autres ont été amendés pour en enlever des informations douteuses ou des inexactitudes.
Le scandale du “Guardian” rappelle celui du “New York Times”
Un vérificateur des faits indépendant a été embauché pour passer au crible les 64 articles publiés sous son nom et pour interroger une cinquantaine de personnes. Celui-ci a pu trouver de multiples indices de fabrications probables ou avérées. Mayton, qui vit en Californie, nie toute invention mais le Guardian vient de publier sur son site des excuses à ses lecteurs et « aux personnes dont les paroles ont été mal rapportées ou falsifiées ». Cette histoire n’est pas sans rappeler celle du journaliste du New York Times Jayson Blair, renvoyé en 2003 pour plagiat et invention de faits.
Lee Glendinning, responsable éditoriale de Guardian US, a confirmé que les soupçons ont commencé à se faire jour en février lorsque des sources ont contacté la société pour dire qu’elles n’avaient pas communiqué avec Joseph Mayton, malgré les citations qu’il rapportait. Le journaliste s’étant avéré incapable d’apporter des preuves convaincantes que les interviews en question avaient bien eu lieu, une enquête portant sur les trois derniers mois de sa collaboration a été diligentée.
Sept ans pour débusquer de fausses interviews dans “The Guardian”
Mme Glendinning écrit : « Notre vérificateur a trouvé des articles qui contenaient des inventions probables ou avérées, y compris des comptes-rendus de deux événements auxquels, d’après les organisateurs, il ne s’était pas rendu. Des dizaines de sources n’ont pu être trouvées, soit qu’elles étaient introuvables en ligne, soit qu’elles se sont avérées être anonymes et impossibles à recouper. » Joseph Mayton s’est montré « impuissant ou ne souhaitant » pas donner des informations sur de très nombreuses sources.
Dans ses excuses, The Guardian ose espérer que cette histoire « n’aura pas entamé la confiance que lui accordent ses lecteurs », ajoutant qu’il revoit actuellement les procédures de vérifications relatives à ses contributeurs. Pour un tel donneur de leçons, quelle déconfiture !