Traitement réussi de victimes d’infarctus par cellules souches

Traitement réussi infarctus cellules souches
 
Onze victimes de crises cardiaques ont pu être soignées avec succès au cours d’une étude menée conjointement avec la société Celixir, portant sur la régénération des tissus scarifiés du cœur par l’injection de cellules souches. C’est la première fois qu’une telle thérapie est utilisée avec succès : les médecins la croyaient impossible. Elle donne espoir à des millions de victimes d’infarctus dont le cœur scarifié pompe le sang de manière inefficace et qui risquent une nouvelle attaque, voire la mort subite.
 
Les patients participant à l’étude, tous gravement atteints, ont reçu les cellules souches au moment d’une pose de stent entre novembre 2012 et septembre 2013 ; le stent devait leur assurer une survie de 24 mois tout au plus. Tous sont encore vivants aujourd’hui et ont des vies bien plus actives qu’auparavant.
 

Des victimes d’infarctus soulagés par l’injection de cellules souches

 
Jusqu’à l’opération, ils ne parvenaient à dormir qu’assis, ils étaient essoufflés, et ne pouvaient mettre leurs chaussures tant leur chevilles étaient gonflées, explique l’un des chirurgiens, Steve Westaby : « Nous avons pris ces cellules que nous avons mises dans les patients, et nous avons eu des résultats des plus étonnants. Le tissu cardiaque ne s’améliore pas du tout d’habitude : voir de tels résultats est vraiment remarquable. »
 
Alors que l’insuffisance cardiaque est en forte hausse au Royaume-Uni (+ 36 % depuis 2005) on y constate une mortalité d’un tiers dans les 12 mois de la première arrivée aux urgences pour cause d’infarctus. Ce n’est pas le cas chez les jeunes enfants présentant une anomalie de la carotide : en cas d’opération, leurs propres cellules souches prennent le relais et le tissu scarifié disparaît avec le temps.
 

Nouvelle thérapie ? Le traitement réussi du tissu cardiaque abîmé par cellules souches

 
Jusqu’à présent les tentatives d’injection de cellules souches chez les adultes n’avait pas permis d’obtenir de régénérescence. La société Celixir a développé une variété de cellules spécifiques, protégée par le secret professionnel, dont les résultats sont au contraire très prometteurs. « Elles semblent apaiser l’inflammation et promouvoir la régénération, comme une équipe de réanimation qui stabilise le patient avant de réparer les dégâts. Les cellules entourent le tissu scarifié, et en grignotent les bords, aidant à la régénérescence des zones scarifiées. Elles créent également des facteurs qui mettent fin à la progression de l’insuffisance cardiaque. Les cellules ont la capacité de moduler le système immunitaire. Nous pensons que le procédé régénère les cellules plutôt que d’en produire de nouvelles », souligne Ajan Reginald, l’un des fondateurs de Celixir.
 
Chose intéressante, les cellules souches utilisées provenaient de donneurs adultes sains, et elles ont été soigneusement préparées pour les receveurs. Une fois de plus, ce ne sont pas des cellules souches embryonnaires obtenues lors de la destruction d’un embryon qui ont donné des résultats…
 
La technique, si son efficacité est démontrée par des essais plus étendus, pourrait rendre obsolète le recours à la transplantation d’organes, qui se fait aujourd’hui en prélevant un cœur battant sur une personne dite en état de « mort cérébrale ».
 

Anne Dolhein