La montée du niveau du CO2 a des effets… bénéfiques. C’est bien sûr une nouvelle que les alarmistes du réchauffement climatique ne souhaitent pas voir répandre. L’un de ces partisans de la discrétion se trouve justement parmi l’un des premiers experts du climat qui ont constaté cet effet désirable du dioxyde de carbone : il s’agit du Pr Ryanga Myeni de l’université de Boston.
Ce scientifique a attiré l’attention sur l’« effet vert » du CO2 lors d’une conférence donnée en 2012. Il montrait alors que la hausse des niveaux du CO2 augmente la couverture végétale de la planète. Au cours de ces 30 dernières années, a-t-il estimé, la végétation a augmenté de 14 %. Selon lui, la moitié de cette augmentation est directement imputable à l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone, plutôt qu’à d’autres facteurs comme la chaleur, l’irrigation ou les engrais. Le phénomène n’est d’ailleurs pas limité dans l’espace : selon le coauteur de Myeni, Zaichun Zhu de l’université de Pékin, cela représente une surface deux fois grande comme les Etats-Unis, un vrai continent vert. Au total, 31 % des zones de végétation dans le monde sont concernées.
Le verdissement de la planète continue depuis trois décennies
A l’époque, Myeni avait montré en outre que ce verdissement est général et touche toutes sorte de végétations : les forêts tropicales humides, la taïga, les prairies, les zones semi-désertiques, les terres arables, tout. Au verdissement correspond en même temps un gain de productivité de 14 %.
Curieusement, lorsque l’auteur et journaliste scientifique Matt Ridley a rendu compte de la présentation du Pr Myeni, ce dernier a tout fait pour discréditer son article, pourtant rigoureusement fidèle à la teneur de la conférence. Il est vrai que par les temps qui courent son titre étaient un brin provocateur : « Comment l’énergie fossile a verdi la planète. »
Il écrivait : « Saviez-vous que la terre devient plus verte, très littéralement ? Les satellites confirment désormais que la quantité de verdure sur la planète a progressé pendant trois décennies. Voilà qui va surprendre ceux qui ont l’habitude des récits alarmistes à propos de la déforestation, du surdéveloppement et de la destruction de l’écosystème. »
Tout un édifice qui tombait par terre… Sans surprise, les « réchauffistes » allaient tout faire pour qu’on n’en parle pas, et de fait, c’est une information qui circule peu dans les médias.
Les experts du climat gênés par les effets désirables du CO2 tentent de les cacher
Ridley a récemment raconté ce qui s’est passé ensuite lors d’une conférence qu’il a donnée à la Global Warming Policy Foundation, à la Royal Society de Londres.
« A la fin de 2015, alors que son article était en évaluation collégiale depuis huit mois et qu’il en connaissait donc les résultats, le Dr Myeni m’a nommément critiqué, assurant sur un blog vert que “(Ridley) affirme faussement que l’effet fertilisant du CO2 est responsable du verdissement de la terre”. Et pourtant, quelques mois plus tard, lui-même publiait la preuve de ce que “ la fertilisation par le CO2 rend compte de 70 % de la tendance au verdissement”. »
Lors de la publication de son article scientifique en avril 2016, Myeni devait une fois de plus prendre à partie Ridley dans le communiqué de presse qui l’accompagnait : « L’effet bénéfique de la fertilisation par le CO2 pour la croissance végétale a été utilisé par les climato-sceptiques, notamment par Lord Ridley… comme argument contre la réduction des émissions carbone en vue de freiner le changement climatique. »
Matt Ridley a aussitôt écrit à Myeni pour lui demander poliment de justifier cette critique à l’aide d’exemples précis. « Il s’est avéré incapable de le faire. Tout ce qu’il a dit, c’est qu’“il n’y a pas d’effet positifs lié à la présence de trop de CO2 dans l’air. »
Ryanga Myeni, cet expert du climat qui fuit l’ombre de son papier sur le verdissement
A la suite de la conférence récemment donnée par Ridley, le Pr Myeni est revenu à la charge par le biais d’un communiqué officiel sur le site de l’université de Boston, répondant à la question de savoir si le verdissement n’est pas une bonne chose.
Réponse : « Nous ne comprenons pas pleinement l’effet fertilisateur du CO2. Les expériences indiquent en effet un effet fertilisant et une plus grande efficacité de l’arrosage. Les mêmes expériences indiquent également que ces effets diminuent avec le temps. En outre, nous ne savons pas à quel point ce que nous observons dans les expériences se retrouve dans le monde réel. Il est beaucoup question de savoir quel serait l’effet des carences en nutriments lorsque le CO2 devient abondant. Pour faire court, il n’y a pas de preuves qui permettent de compter sur un bénéfice de l’effet fertilisant du CO2. Personnellement, je ne miserai pas sur le bénéfice de la fertilisation au prix du réchauffement global (et de toutes les conséquences que ce réchauffement implique). »
Et de dénoncer Lord Ridley qui s’assoit sur les évaluations du GIEC…
Nul besoin d’avoir un diplôme scientifique pour noter que Myeni ne contredit en rien ce que son étude révèle et qui a été exactement et fidèlement rapporté par Ridley ; dans sa réponse, il reconnaît que l’interprétation de Ridley est correcte mais essaye de s’en sortir à travers quelques dénégations imprécises.
Ridley s’est aussi demandé si Myeni n’avait pas délibérément retardé la publication de son papier scientifique de peur que les sceptiques n’y trouvent trop de plaisir… Il s’était en tout cas étonné de ne pas voir les résultats de ses recherches dans la littérature scientifique. « C’est alors que je me suis rendu compte que l’un des rapports périodiques d’évaluation du GIEC était en cours de préparation, et que probablement le Dr Myeni et ses collègues retarderaient la publication de leurs résultats jusqu’après celle du rapport du GIEC, de peur que les sceptiques ne se déchaînent… »
« De fait, Myeni ne devait publier que trois ans après avoir achevé ses travaux, dans la revue Nature Climate Change, en compagnie de 32 auteurs représentant 24 institutions dans huit pays, une fois que le rapport du GIEC était dans le domaine public et que le grand raout du climat à Paris était achevé », conclut Ridley.
Ce qu’il y a d’intéressant dans cette affaire, c’est qu’on en arrive au point où même des réchauffistes en viennent à nier la signification de leurs propres travaux et constats.