L’automatisation des commandes et des paiements va s’imposer dans l’ensemble des restaurants de l’enseigne McDonald’s aux Etats-Unis, en vue d’économiser les salaires versés aux caissiers. Le projet concerne l’ensemble des 14.000 (!) fast food au célèbre « M » jaune mais s’appliquera en priorité dans les Etats ou les villes ayant institué le salaire minimum le plus élevé – la Floride, New Yok, San Francisco, Boston, Chicago, Washington DC et Seattle.
Le client sera systématiquement orienté vers des bornes de commande où il paiera son addition avant de bénéficier d’un « service à table » : un employé apportera les sandwiches et autres Coca à la table désignée… En attendant qu’un robot s’en charge. Sourire compris ?
C’est le self-service poussé à l’extrême et en même temps la preuve des effets pervers de la réglementation publique des salaires, à l’heure où ceux-ci sont déjà si souvent des variables d’ajustement dans le cadre de la production mondialisée.
McDonald’s compensera les dégâts du salaire minimum par l’automatisation
L’ancien PDG de McDonald’s, Ed Rensi, en parle clairement : « Je vous garantis que si un salaire minimum de 15 dollars est appliqué dans l’ensemble du pays il y aura tant de pertes d’emploi que vous aurez du mal à y croire. C’est moins cher d’acheter un robot à 35.000 dollars que d’engager un employé inefficace qui se fait 15 dollars par heure en mettant des frites dans des sachets. »
Sans compter que le robot n’est jamais malade – ni enceinte – ou en grève, toujours de bonne humeur, et probablement de plus en plus engageant au fur et à mesure des développements de la robotique.
Augmenter le salaire minimum pousse les entreprises à éviter les embauches
Le débat sur le salaire minimum fait rage depuis des décennies aux Etats-Unis, les uns assurant qu’il permet d’améliorer le niveau de vie des plus modestes, les autres affirmant qu’au contraire il est cause de chômage et de pauvreté, notamment en raison des trop lourdes contraintes imposées aux petites entreprises.
Les tenants de la robotisation ajoutent que l’argent économisé grâce à elle permet de réduire les coûts et donc d’améliorer le pouvoir d’achat des consommateurs.
Dans tous les cas, c’est une logique purement mercantile. La question du juste salaire se pose pourtant : il est normal qu’un salaire permette de vivre de son travail – et c’est loin d’être le cas dans bien des grandes capitales où le coût du logement est démesuré. L’adapter à l’âge ? Les Néerlandais l’ont fait, avec pour résultat la grande difficulté pour les plus de 18 ans de trouver un travail modeste…