S’exprimant lors d’une conférence de presse en Grèce une semaine à peine après la défaite aux élections présidentielles des Démocrates, Barack Obama a assuré que les Américains estiment qu’il s’est « plutôt bien débrouillé » en tant que président des Etats-Unis. Le pays « est indiscutablement en meilleure forme » grâce à lui, et même ceux qui ont élu Trump « sont mieux lotis, pour la plupart, que lorsque j’ai pris mes fonctions », a-t-il assuré. Breitbart s’est intéressé de manière plus précise à ce bon bilan économique vanté par Obama. Les Américains appellent cela un « reality check » : une vérification par rapport à la réalité.
Pour cela, la source qui a ouvertement soutenu Donald Trump a pris en compte huit facteurs habituellement retenus aux Etats-Unis comme indicateurs de la santé économique : la dette fédérale, la croissance annuelle du PIB, le taux de chômage, le taux de participation à la force de travail, le revenu annuel médian, le taux de propriété du domicile principal, le coût des soins et le recours à des bons alimentaires.
Quand Obama vante son bilan économique, Breitbart veille au grain
Pour six facteurs sur huit, les Etats-Unis ont en réalité sensiblement régressé depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama en janvier 2009.
Et pour les deux autres, le taux de chômage et le revenu annuel médian, les meilleurs chiffres s’assortissent de quelques mises en garde. Ainsi, si le taux officiel de chômage a baissé pendant les présidences d’Obama, on note une montée spectaculaire du nombre de personnes qui ne participent pas à la force de travail. Pour ce qui est du revenu médian des foyers, il est plutôt stagnant en valeur constante.
Voici les « mesures » relevées par Breitbart :
1. La dette fédérale a doublé, passant de près de 1.000 milliards de dollars à la fin de l’année fiscale 2008 à 1.995 milliards au 30 septembre 2016 : l’augmentation correspond à la totalité de la dette accumulée entre 1789 et 2008.
2. La croissance sous Obama est la pire depuis le président Hoover : la croissance du PIB n’a jamais dépassé les 3 % comme sous les précédents présidents, atteignant son plus haut chiffre de 2,6 % en 2015. A l’aune européenne, il est vrai que cela ne paraît pas si mal. Mais l’Europe subit un socialisme qui est encore pire que celui des États-Unis.
Le chômage baisse aux Etats-Unis, mais pas le nombre d’Américains sans emploi
3. Le chômage est passé de 7,6 % en janvier 2009 à 4,9 % en octobre 2016. Le nombre des personnes employées a augmenté de 9,8 millions et le nombre de personnes sans emploi a diminué de 3,8 millions. Mais dans le même temps, le nombre d’Américains absents de la force de travail a progressé de 13,5 millions, tandis que le nombre d’habitants « civils non institutionnels » des Etats-Unis – les personnes de 16 ans ou plus vivant sur le territoire américain mais non retenues dans des institutions pénales, des asiles psychiatriques ou des demeures pour personnes âgées – a progressé de 19,8 millions. Si le pourcentage de chômeurs baisse, le nombre absolu de chômeurs reste à peu près inchangé à 7,9 millions de personnes.
4. La participation à la force de travail est passée de 65,8 % en février 2009 à 62,8 % en octobre 2016 : il s’agit des personnes de plus de 16 ans au travail ou en recherche active d’emploi.
5. Le revenu médian des foyers est passé de 50.000 dollars environ par an janvier 2009 à 57.616 en septembre 2016. Corrigé par rapport à l’indice des prix à la consommation, le montant de ce revenu en 2009 correspond à un pouvoir d’achat de 57.500 dollars actuels. C’est un peu moins qu’en janvier 2008 (- 1,5 %) mais nettement plus qu’en août 2011.
6. Le pourcentage des propriétaires de leur résidence principale a chuté, passant de 67,3 % au premier trimestre de 2009 à 63,5 % au troisième trimestre de 2016, selon le Bureau américain du recensement.
Si les Américains avaient été moins mal lotis avec Obama, ils auraient voté Clinton
!
7. Le coût des assurances santé, qu’il s’agisse de plans mis en place par les employeurs ou de l’Obamacare, a progressé de manière significative entre 2009 et 2016. En 2008, de coût moyen d’un plan pour une famille revenait à 12.680 dollars, dont à peu près le tiers à la charge des employés, soit 3.354 dollars. En 2016, le coût moyen est passé à 18.142 dollars par an, avec une plus forte proportion payée par les employés qui déboursent en moyenne 5.277 dollars par an et par famille.
Quant à l’Obamacare, le prix de ses primes devrait progresser de 22 % en moyenne en 2017 alors que les assureurs augmentent les prix et tentent de se désengager d’un marché plus coûteux qu’ils ne l’avaient imaginé.
8. Le nombre de personnes recevant des bons alimentaires est passé de 32 millions en janvier 2009 à 43,6 millions en août 2016, après avoir connu un pic à 47,8 millions en décembre 2012, alors même que selon le gouvernement la récession a pris fin en 2009.
Dire que les Américains sont globalement mieux lotis ne résiste pas à l’analyse ; d’ailleurs, note Breitbart, si cela avait vraiment été le cas Clinton serait probablement la présidente-élue.