Parmi les multiples effets de l’élection de Donald Trump, l’un des plus surréalistes aura été la proposition de la gauche californienne d’organiser la sécession de leur Etat. La rupture entre la Californie et les Etats-Unis a le soutien inattendu de la Russie et de l’administration conduite par Vladimir Poutine. Et ce n’est pas la presse « complotiste » qui le dit, mais Bloomberg, qui s’est intéressé au fondateur de #CalExit, Louis Marinelli, aujourd’hui expatrié en Russie.
Voilà qui va contre l’idée reçue selon laquelle Trump et Poutine seraient les nouveaux alliés contre le mondialisme et la culture de mort, si fréquentes dans les milieux de droite de conviction…
Le projet de la Californie de faire sécession émane de la gauche
Bloomberg présente ainsi Louis Marinelli, jadis partisan de Donald Trump et de l’opposition au mariage gay, aujourd’hui à la tête de « Yes California », mouvement qui cherche à obtenir un référendum sur la sécession. Marié à une femme russe qui cherche à émigrer vers les Etats-Unis, il habite actuellement à Ekaterinbourg, sur le flanc sibérien des montagnes de l’Oural. Son rêve : faire établir une ambassade de Californie à Moscou. C’est avec l’aide du Mouvement anti-globaliste de Russie, « un mouvement véhémentement antiaméricain soutenu par le Kremlin » pour reprendre l’expression de Bloomberg, qu’il travaille à la réalisation de son projet.
On peut bien sûr se poser des questions sur l’exactitude des informations rapportées par Bloomberg. Mais que les Russes diffusent volontiers un message anti-américain ne fait pas de doute. Et l’on sait aussi par le biais des sources médiatiques russes qu’ils apportent volontiers leur appui aux mouvements populistes de gauche dans bien des pays.
La Russie de Poutine soutient de nombreux groupes de gauche radicale
Interrogé par Bloomberg, Marinelli assure qu’il n’a nullement pour but de servir les intérêts russes : ceux qui lui importent, ce sont les Américains. Lesquels ? Réponse de Marinelli : « La Californie est une société beaucoup plus ouverte, plus tolérante, qui pratique l’inclusion des immigrés et des personnes ayant une orientation sexuelle différente. » Les Américains de gauche, donc.
Mais les motivations de Marinelli sont d’abord personnelles. Ce sont les difficultés administratives rencontrées par sa femme désireuse d’émigrer vers la Californie qui l’ont poussé à se retourner contre les Etats-Unis, a-t-il déclaré à Bloomberg. Et de dénoncer la « rhétorique anti-immigrés » qui a cours en Amérique : c’est elle qui l’a poussé à adopter ses positions sur la Californie, où il vivait avant de se rendre en Russie, assure-t-il.
On sait que la Russie soutient volontiers les mouvements de droite radicale, « anti-Etablissement », en Europe. Mais avec autant de constance, elle soutient l’extrême gauche dans de nombreux pays, en l’Espagne ou en Grèce, par exemple, tout en maintenant ses liens avec les anciens alliés du bloc communiste : Chine, Iran, Cuba, Venezuela, etc.
Tout cela semble servir un double objectif : idéologique, par la fidélité aux « idéaux » socialistes mondiaux, tactique, pour promouvoir la déstabilisation, selon le mode d’action propre à la Révolution.