Les Etats-Unis ont accepté de donner un statut de réfugiés à 23.428 étrangers au cours des 11 premières semaines de la nouvelle année fiscale 2017 qui a démarré le 1er octobre dernier, selon le Refugee Processing Center sous la responsabilité du département d’Etat. L’administration Obama, qui vit ses derniers mois de pouvoir, procède ainsi à l’accueil accéléré de nouveaux réfugiés, cadeau d’adieu bien senti au nouvel occupant de la Maison-Blanche, Donald Trump.
Si l’allure se maintient, le nombre de dossiers donnant aux réfugiés un droit d’établissement atteindra au cours de l’année fiscale les 110.580, un peu au-delà de l’objectif que Barack Obama s’était fixé : 110 000.
Aux termes d’un rapport de 82 pages soumis par l’administration Obama au Congrès en septembre, il s’agirait de faire accueillir un nombre « significativement plus élevé » de réfugiés en provenance de Syrie au cours de cette année fiscale, bien au-delà des 10.000 qu’elle entendait accueillir au cours de l’année fiscale 2015-2016 achevée au 30 septembre.
Accueil accéléré de nouveaux réfugiés avant l’arrivée d’Obama
L’idée semble bien être de consentir un « effort concerté » en vue de faire enregistrer autant de réfugiés que possible avant l’arrivée de Trump, faute de savoir quelle sera la politique de ce dernier à l’égard du droit d’asile.
Selon Leo Hohmann, éditorialiste en chef de WorldNetDaily, « la gauche est en mode panique parce que le programme a fonctionné en pilotage automatique depuis 35 ans, et que nous nous trouvons pour la première fois face à un président qui a exprimé son intérêt pour une évaluation dure et critique de son mode de fonctionnement et sur ses effets sur nos villes, nos Etats et notre pays ».
Trump, assure la presse conservatrice, aura les cartes en main pour bloquer l’agrément de quelque 80.000 réfugiés dont l’enregistrement est prévu pour après son arrivée en fonctions. Il dispose notamment du pouvoir personnel de bloquer toute nouvelle immigration en n’importe quelle circonstance, tandis que la loi sur l’immigration lui donne pleine autorité pour fixer le nombre de réfugiés à accepter au cours d’une année donnée. C’est une décision qu’il est en droit de prendre dès le premier jour de son entrée à la Maison-Blanche.
Les Etats-Unis ouvrent leurs portes aux réfugiés sous l’impulsion d’Obama
Pour Obama, l’urgence est donc de le mettre devant le fait accompli pour un nombre aussi élevé que possible de demandeurs du statut de réfugiés.
Côté Trump, on peut s’appuyer sur les déclarations faites par Simon Henshaw lors d’une audience devant la sous-commission du Sénat sur l’immigration et l’intérêt national présidé par le sénateur de l’Alabama Jeff Sessions, futur ministre de la justice de l’équipe Trump. Henshaw avouait alors que les procédures de vérification des candidats au statut de réfugié ne comprenaient aucun élément destiné à déterminer s’ils avaient des points de vue « extrémistes ». Sessions voulait notamment savoir si les nouveaux arrivants étaient interrogés sur leur opinion par rapport à la mutilation génitale féminine ou aux crimes d’honneur, notant que les Etats-Unis ont été le théâtre de 27 assassinats de ce type en 2015 liés à la mise en œuvre de la charia.
Henshaw avait répondu de manière très imprécise en assurant qu’il n’avait « aucune raison de penser que les communautés de réfugiés apportent ces valeurs aux États-Unis », estimant qu’au contraire ils deviennent de bons citoyens américains. Sessions avait eu beau jeu de montrer que les crimes d’honneur sont perpétrés dans les communautés auxquelles appartiennent ces réfugiés, et que 40 de ces derniers sont actuellement accusés de crimes liés au terrorisme aux États-Unis.
Sessions sera l’un des principaux conseillers de Trump sur le chapitre de l’accueil des réfugiés. On peut donc s’attendre à ce qu’il mette en place des règles strictes pour bloquer l’accueil accéléré des 80.000 nouveaux réfugiés qu’Obama a promis de faire accepter.
On comprend que celui-ci soit mu par un sentiment d’urgence.