Exposition : HISTOIRE MILITAIRE Guerres secrètes ♥


 
Guerres secrètes est la grande exposition temporaire actuellement visible au Musée de l’Armée. Le thème des Guerres secrètes est relativement original, puisqu’il ne s’agit pas de présenter un conflit particulier ou un grand militaire, suivant un type plus classique d’exposition, mais d’envisager un mode d’affrontement qui, en principe, ne relève pas de la guerre ouverte, celle à laquelle on songe immédiatement. Le titre renvoie immédiatement au monde trouble des agents secrets et de l’espionnage.
 
L’exposition est conçue sur le mode du renvoi permanent entre une culture populaire, basée sur des romans, des films, des feuilletons, et un contre-point qui entend lever le voile sur les réalités qui correspondent ou non. La période choisie va pour l’essentiel de la seconde guerre mondiale, pendant laquelle se déroule une guerre secrète dans l’Europe occupée dans le cadre des multiples résistances à l’Europe allemande, à nos jours. Le cœur du sujet est consacré à la Guerre Froide, comprise, selon nous à juste titre, suivant une chronologie longue (1947-1991). Cette période a aussi concerné les conflits coloniaux, qui ont eu aussi leur volet de Guerres secrètes, comme les guerres d’Indochine (1946-1954) et d’Algérie (1954-1962). L’exposition suit un parcours thématique et une logique progressive : sont ainsi proposés la définition du secret, celle de l’agent secret, ses modes de recrutement, ses méthodes et actions ; puis sont décrites des guerres secrètes, avec les actions clandestines et subversives, les guerres psychologiques, enfin la paradoxale publicité des services secrets.
 

Guerres secrètes devrait séduire les amateurs du sujet ou de simples curieux

 
Le sujet est en soi pertinent. Il ravira probablement un public de passionnés, probablement un peu moins les autres. L’approche générale se veut grand-public, voire ludique, avec la part belle à la culture populaire des guerres secrètes. Aussi figurent en bonne place les tenues de l’acteur à succès Jean Dujardin dans son interprétation parodique récente de l’agent secret français OSS 117 (2006 et 2009) ; en nombreuses occurrences, elles nous ont semblé quelque peu détonner en ce lieu. Le travail des espions et agents secrets authentiques, s’appuyant sur le fonds considérable du Musée de l’Armée et quelques prêts extérieurs, est heureusement aussi bien présent et intéressant. Les armes sont souvent miniaturisées dans des recherches de discrétion, portées en plusieurs pièces, des mitraillettes de la deuxième guerre mondiale aux mini-sous-marins individuels des années 1970, qui tiennent beaucoup de la torpille. Parfois, ce qui justifie quelque peu les longs détours par la fiction, la réalité a fini par rejoindre les rêves antérieurs d’espionnage des années 1950 ou 1960. Les outils de communication miniaturisés modernes en sont l’illustration, et sont accessibles au grand public – ce qui les rend tout sauf suspects désormais : filmer ou photographier avec un appareil portable est un geste en apparence anodin, et permet, comme hier, mais beaucoup plus discrètement, les repérages pour préparer des opérations clandestines.
 
Sans être absolument passionnante, l’exposition Guerres secrètes devrait séduire les amateurs du sujet ou de simples curieux. Le parcours peut ne prendre que 30 minutes, ou bien davantage, selon les goûts.
 

Hector JOVIEN

 
Guerres secrètes histoire militaire exposition
 

Guerres secrètes

 
Du 12 octobre 2016 au 29 janvier 2017
 
Du mercredi 12 octobre 2016
au dimanche 29 janvier 2017
 
Tous les jours de 10h à 17h
 
Conditions d’accès : Exposition seule : 8,50€ | Collections permanentes et exposition 12 €
 
Musée de l’Armée, 129 Rue de Grenelle, 75007 Paris