44 morts en Egypte dans des attentats contre des églises coptes : un effet de la politique des Anglo-Saxons au Proche Orient

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Deux attentats revendiqués par Daech contre des églises coptes de Tanta et d’Alexandrie ont fait au moins 44 morts. Pour chasser les chrétiens d’Egypte et du Proche Orient le mondialisme continue la politique des Anglo-Saxons qui s’est toujours appuyée sur l’islamisme.
 
Une bombe probablement, à Tanta dans le delta du Nil, un attentat suicide à Alexandrie, ont causé au moins 44 morts et 120 blessés. Les images sont atroces, le bilan est lourd, et l’intention antichrétienne de Daech sans ambiguïté. Les terroristes ont choisi le dimanche des Rameaux, non seulement parce que les églises y sont pleines comme dans toute la chrétienté, mais parce que la ferveur des fidèles, quiconque y a assisté peut en témoigner, a quelque chose de, sinon triomphaliste, du moins ostensibles : les chrétiens, bien que devenus minoritaires dans le Proche Orient qui fut le berceau du christianisme, affichent ce jour-là leur joie sans se cacher, en souvenir du seul jour où le Verbe incarné accepta d’être roi sur la terre. La forêt de palmes qui ondule à la messe des Rameaux est le signe éclatant de cette affirmation exceptionnelle.
 

Une politique d’éviction des chrétiens du Proche Orient

 
Les attentats sonnent donc comme un rappel à l’ordre et une menace : pour les islamistes le christianisme doit disparaître de l’espace social au Proche Orient et singulièrement en Egypte où les Coptes, descendants des anciens Egyptiens, forment encore dix pour cent de la population.
 
Or, si l’on regarde les statistiques démographiques par religion des dernières décennies, ce souhait est en voie de réalisation, l’épuration ethnique et religieuse du Proche Orient est en cours.
 
En Irak, les chrétiens étaient plus d’un million deux cent mille voilà vingt ans, ils sont moins de 400.000. En Syrie, la guerre a probablement chassé 750.000 chrétiens sur un million cinq cent mille, soit la moitié. Au Liban, la communauté chrétienne majoritaire à l’indépendance et jusque dans les années 1960 est largement minoritaire. La guerre qui a ravagé le pays à partir de 1975 avait précisément pour but de les forcer à émigrer. En Turquie, les chrétiens ont presque disparu en cinquante ans. En Israël et en Palestine, leur nombre se réduit régulièrement.
 

Les Coptes résistent en Egypte

 
C’est précisément parce que les Coptes demeurent une population nombreuse, cohérente, et dans l’ensemble attachée à sa terre, qu’ils sont la cible d’attentats répétés. Tenus à l’écart des emplois publics et brimés depuis la mort de Nasser, ils ont été marginalisés plus encore et physiquement attaqués depuis la chute d’Hosni Moubarak en 2011. Les « bagarres » sont devenues plus violentes et les attentats plus nombreux. Parmi les moments les plus meurtriers, on peut citer Le Caire en 2011 (30 morts), la messe du nouvel an à Alexandrie (29 morts), et encore le Caire en décembre 2016 (29 morts). Depuis l’été 2013, on a dénombré plus de quarante églises coptes incendiées ou endommagées, et des dizaines d’écoles et de commerces appartenant à des Coptes.
 

L’islamisme, les Anglo-Saxons, le mondialisme, même combat

 
Cette politique d’éradication menée par Daech aujourd’hui fait suite à celle des Frères musulmans hier, elle s’inscrit dans un vaste mouvement auquel participent tous les islamistes du Proche Orient. Mais il faut souligner qu’elle a été soutenue, voire lancée, par les Anglo-Saxons. Ce sont les Anglais qui ont financé et formé les Frères musulmans entre les deux guerres pour les jeter dans les jambes des officiers libres qui demandaient l’indépendance. Ce sont les Anglais, toujours entre les deux guerres, qui ont lancé les Kurdes contre les Assyro-Chaldéens en Mésopotamie, et provoqué en Syrie et au Liban la guerre du djebel druze, le tout pour contrecarrer l’influence française. Ce sont les Américains qui pour asseoir leur domination et s’assurer du pétrole, ont passé alliance avec les wahhabites saoudiens et les tablighis pakistanais, principaux financiers traditionnels du terrorisme islamique. Ce sont encore les Américains qui ont fait Ben Laden et les Talibans pour les jeter contre les Russes en Afghanistan. Ce sont les Etats-Unis aidés de la Grande Bretagne, qui ont détruit l’Irak, libéré le fondamentalisme chi’ite et laissé croître en opposition le califat de Daech, monstre ennemi bien pratique.
 

L’Occident responsable des attentats contre les églises et des morts ?

 
L’une des conséquences prévisibles et prévues de tout cela est la phraséologie des groupes islamistes contre les « croisés » et  l’élimination progressive des chrétiens d’Asie mineure et du Croissant fertile. Le massacre des Coptes est directement lié aux guerres iniques menées en Irak et en Syrie, les attentats dans les Eglises d’Egypte sont une conséquence des phrases de Fabius (« Al Nosra fait du bon boulot ») et de Hollande, la conséquence aussi du récent bombardement de la Syrie par Trump. Le « printemps arabe » a promu Morsi et les Frères musulmans, la « démocratie en Irak » a produit Daech. La politique des Anglo-Saxon a transformé le Proche Orient en sanglant désordre. Le mondialisme s’en félicite : de même qu’il opère une spécialisation internationale du travail, de même mène-t-il une épuration religieuse régionale en chassant les chrétiens du Proche Orient, prélude à l’internalisation effective des lieux saints, nécessaire à l’instauration de la spiritualité globale. Le seul point de contradiction est Israël : en 1956, les juifs ont été chassés d’Irak et d’Egypte. Devront-ils quitter maintenant leur Terre promise ? Il n’est pas probable qu’ils l’acceptent.
 

Pauline Mille