Pendant la semaine sainte et à Pâques, Mgr Martin, l’archevêque de Dublin, a dénigré l’Eglise catholique en enfilant les clichés du modernisme politiquement correct : elle confesserait une « religion de peur » au « ritualisme vide », prompte à « juger » et pratiquant une « exclusion brutale », en particulier les « gays et lesbiennes ».
Dans notre impatience juvénile nous trouvions quand j’étais gamine les litanies de la semaine sainte un peu longues : qu’aurions-nous dit devant celles que ressassent sempiternellement les grenouilles de bénitier du politiquement correct ! Dans ses récentes homélies, Mgr Martin, l’archevêque de Dublin, n’a pas fait dans la dentelle. Lors du chemin de croix, il n’a omis aucune des stations de la repentance, battant sa coulpe sur la poitrine des chrétiens, coupables « à plusieurs moments de l’histoire, et pas seulement dans un passé lointain ». Une formule vague à souhait, donc tout à fait propre à terroriser les ouailles et à la dénoncer.
La repentance de l’archevêque de Dubin est un acte d’accusation
Car la repentance est une machine terroriste qui sert à dénoncer, à la différence du repentir, qu’on aimerait voir pratiquer par l’archevêque de Dublin. Dommage qu’il n’ait pas prêché durant la veillée pascale, il aurait pu nous éclairer sur la trahison de Pierre la nuit de la Passion, et nous dire en confession s’il ne compte pas un peu la trahison parmi ses péchés. Des péchés personnels, propres à celui qui les accuse, et non des fautes collectives imputées à celui qu’il entend discréditer.
Car enfin, sous couleur « d’amour » et de « libération », il a non seulement dénigré l’Eglise catholique de tous les temps, mais il a accusé ses frères chrétiens de toutes les fautes et de toutes les « hypocrisies » que les modernistes, et le pape Français après eux, se plaisent à montrer du doigt.
Le politiquement correct caricature l’Eglise catholique
Il a demandé, non pas à Notre Seigneur, mais aux fidèles, de se libérer. De « l’exclusion brutale » des pécheurs pratiquée par l’Eglise, libérez-vous. De « l’oppression de la faute et du doute» induite par « certaines théologies » (toujours le vague qui, on le sait quand on raconte des histoires aux enfants, fait bien plus peur que le précis), libérez-vous. Des « cultures économiques et politiques » qui vous empêchent de vous « réaliser », libérez-vous. Du « mauvais jugement » des « filles mères, des gays et lesbiennes, des orphelins », libérez vous. Des « scandales dans l’Eglise, de l’aigreur et de la division, du ritualisme vide, de l’esprit clérical de supériorité, du jugement de ceux que Jésus aurait accueilli », libérez-vous. J’abrège, toujours impatiente, ces litanies fourre-tout. On pourrait y rajouter un raton laveur, elles ne transcriraient jamais rien d’autre que la caricature de l’Eglise que dessinent depuis deux siècles les enlumineurs de la franc-maçonnerie.
L’archevêque de Dublin invoque la libération contre l’Eglise
L’archevêque de Dublin prétend que « une théologie chrétienne est toujours une théologie de la libération » ce qui est un jeu de mots acceptable, et il assure aussi que « une vraie théologie de la libération n’est pas purement politique ». Ce purement est délicieux. Car, sous son langage sentimental et flou, Mgr Martin poursuit sans trop se cacher un but politique. Il déplore que « trop souvent l’Eglise est tombé dans une logique de se ranger du côté du pouvoir, du conformisme, de la sécurité », et il illustre parfaitement son propos. Un exemple en est la façon dont il a dénigré l’Eglise catholique à propos de sa prétendue « exclusion brutale des gays et lesbiennes ».
L’archevêque de Dublin, crédule du dogme maçonnique
Sans doute l’Eglise catholique condamne-t-elle avec fermeté un péché qui « crie contre le ciel », mais, à la différence d’autres religions ou civilisations, elle s’est toujours montrée miséricordieuse aux pécheurs. Comme ne le dit ni le sait l’ignorance dominante, la lex scantinia (149 av. JC), par exemple, punissait de mort deux citoyens romains coupables d’un acte homosexuel.
Mais l’archevêque de Dublin n’a cure de la réalité, il s’est rangé du côté du pouvoir et du conformisme, de l’idéologie, de la religion qui triomphe aujourd’hui, le panthéisme maçonnique, avec tout son dogme d’erreurs historiques et anthropologiques.
Mgr Martin a dénigré la tradition de l’Eglise catholique
Quand il sort du flou, l’archevêque de Dublin, est beaucoup plus convaincant. On se demande d’abord à quoi tend la libération qu’il prône : « Nous ne devons pas avoir peur du fait que la liberté peut parfois nous mener à prendre une mauvaise direction ; c’est l’oppression qui nous mène toujours dans la mauvaise direction ». Ouais, bof, tendez vos rouges tabliers, il pleut des vérités premières. Ca se précise un peu plus loin : « Le chrétien ne doit pas rester insensible dans une Eglise prisonnière de son propre intérêt ». Et on le comprend vraiment par ses actes. En 2015, lors du referendum en Irlande sur le « mariage » pour tous, il a refusé de recommander un vote à ses ouailles. Plus tard, il a refusé de même de donner une définition de la famille. Et il s’en est pris frontalement au cardinal Raymond Burke. Voilà qui est enfin parfaitement clair : l’archevêque de Dublin condamne la doctrine et la tradition de l’Eglise.