L’affaire des « sondages de l’Elysée » oppose Buisson et Taubira depuis quelques temps.
Il y avait d’abord eu le scandale de l’association Anticor. Engagée dans la lutte contre la corruption, elle s’était portée partie civile contre Patrick Buisson, ce qu’elle est en droit de faire. Mais Christiane Taubira, ministre de la Justice, a jugé bon de soutenir cette plainte par communiqué, et d’être membre du comité de parrainage de l’association en question… Un parti pris invraisemblable si l’on tient un tant soit peu à l’indépendance de la justice.
Mais un nouveau scandale touche le ministre, à Monaco cette fois-ci.
L’ancien président de ce qui s’apparente au parlement monégasque, Jean-François Robillon avait commandé un sondage à Opinion Way, à la suite duquel des particuliers avaient porté plainte. Résultat, le procureur général de Monaco, fonctionnaire français détaché, à poursuivre Robillon.
En pleine enquête, le procureur monégasque se permet de publier un communiqué de presse pour commenter l’affaire, violant ainsi le secret de l’instruction… Le garde des Sceaux reste muet !
Un député socialiste honnête s’en étonne et en avise donc madame Taubira. C’est alors le directeur adjoint du cabinet du ministère qui répond en expliquant qu’elle l’a chargé « de demander à ses services de lui transmettre tout élément d’information sur ce sujet »… L’ordre est donc clair, c’est une violation du secret de l’enquête : les fonctionnaires du ministère de la Justice vont devoir enquêter sur une affaire en cours d’instruction…