La Commission d’enquête de l’ONU a réuni suffisamment d’éléments de preuves pour que le président syrien Bachar al Assad soit jugé pour crimes de guerre. C’est du moins ce qu’a déclaré dimanche Carla del Ponte, membre démissionnaire de ladite commission, dans les colonnes du journal suisse SonntagsZeitung. De fait, il s’agit d’un coup d’épée dans l’eau, puisque Carla del Ponte, qui a mené au nom de l’ONU les poursuites au Rwanda et dans l’ancienne Yougoslavie, a annoncé, frustrée, quitter ses fonctions en raison de l’incapacité du Conseil de sécurité à organiser un tribunal spécial pour la Syrie afin d’y juger les criminels de guerre, en raison, notamment, de l’opposition de la Russie. On peut penser tout le mal que l’on veut de Bachar al Assad. Mais il faut admettre qu’il est pour le moins contraire à l’équilibre de la région, et peut-être du monde, de vouloir traduire devant un tribunal international un chef d’Etat dont le pays est en guerre, et en guerre contre l’Etat islamique. Même François Hollande avait fini par s’incliner, de mauvaise grâce il est vrai, devant la force de cette réalité.