Pour John Nolte, journaliste à Breitbart, c’est du « fake news » par excellence : qui peut croire qu’Hollywood, sous le coup d’accusations d’agressions sexuelles de plus en plus nombreuses visant ses producteurs, va être en mesure de faire la police en interne ? Laver son linge sale en famille, cela fonctionne en effet lorsqu’on a une conception suffisamment bien partagée de ce qui est bien et de ce qui est mal. Dans le monde du showbiz, les références morales sont pour le moins tordues, et les mœurs douteuses suffisamment partagées, peut-on croire, pour qu’il s’agisse avant tout d’une manière de sauvegarder le statu quo. Ou du moins l’impunité. Weinstein doit payer, mais seul.
C’est donc le « Producers Guild » qui se charge de créer une force opérationnelle contre le harcèlement sexuel : la Hollywood Anti-Sexual Harassment Task Force. John Nolte s’en étouffe : « C’est comme si on confiait le poulailler au renard, la banque aux voleurs ou les petits gâteaux au Cookie Monster. »
Hollywood a son bouc émissaire : Weinstein
La force opérationnelle sera notamment chargée de rechercher des solutions effectives aux problèmes dans l’industrie du divertissement. Ce qui suppose que ces problèmes existent toujours, et qu’il va falloir trouver un autre moyen, estampillé conforme, pour que les starlettes ou les actrices confirmées arrivent à se faire remarquer suffisamment pour obtenir des contrats des plus puissants magnats de Hollywood. Ah non ? Ce n’est pas ça ?
A vrai dire, tout cela sent fort la tentative de limiter les dégâts : une gestion de crise visant à laisser le seul Harvey Weinstein subir les conséquences du scandale actuel. C’est un porc, c’est entendu, cela se voit au premier coup d’œil et toute femme ayant un minimum d’éducation, de principes et d’expérience n’accepterait pas de monter dans sa chambre d’hôtel. Jamais. D’autant que – tant de films le prouvent – ce ne sont pas des oies blanches. Quelque part, cela devait leur paraître normal. Normal pour leur profession. Normal pour avancer. Cela ne justifie rien mais enfin on voit ainsi Hollywood tel qu’il est. Et c’est Hollywood qui parviendrait à mettre fin à cette horreur, à protéger les plus naïves et les plus durables ? On croit rêver.
Les agressions sexuelles réglées par la police interne ? Une fable…
La seule manière d’en finir, John Nolte n’a pas tort, c’est de mettre en place une enquête menée depuis l’extérieur par des hommes et des femmes probes avec un seul objectif, la transparence. L’enquête interne, c’est un gadget publicitaire qui permet surtout à l’immoralité de se perpétuer. Hollywood, bastion de la morale du seul politiquement correct, a envie de continuer sa route tranquille. Où tout est permis entre adultes consentants, et où tout est fait pour que le monde entier entre dans la danse macabre.