Le Royaume-Uni quittera l’Union européenne à 23 heures le 29 mars 2019. La date du Brexit fixée, restait à mettre en place tout le reste – et notamment ce qu’il advient de la dot. Un accord à ce sujet semble désormais en vue, après des mois de discussions, entre Bruxelles et Londres. Le coût du divorce tournerait, d’après les dernières discussions, autour de 50 milliards d’euros.
Jusqu’ici, et officiellement du moins, la facture était effectivement le différend le plus grave entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, la première exigeant 60 milliards quand la seconde n’était prête à en accorder que 20.
Certes, Theresa May doit encore s’entretenir avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit, Michel Barnier. Et ce devrait être chose faite dans les tout prochains jours. Mais le fait même de cette annonce sonnante et trébuchante semble avoir relancé des négociations dont Bruxelles affirmaient haut et fort qu’elles ne pourraient se poursuivre avant longtemps en l’état actuel.
Certes, il faut encore que les vingt-sept Etats qui ont choisi, pour l’heure, de demeurer au sein de l’Union européenne donnent leur accord – ce qui devrait être fait au cours d’un sommet mi-décembre. Mais les « progrès significatifs » attendus depuis des mois semblent désormais à portée de la main…
Londres et Bruxelles à proximité d’un accord
Il reste, bien sûr, quelques sujets délicats à traiter, tels la question des droits des expatriés et l’avenir de la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord. Néanmoins, dans les coulisses des bâtiments bruxellois, on estime généralement que ce premier pas augure bien de la suite.
D’ailleurs, des deux côtés, des sources ont confirmé qu’un accord de principe avait été conclu – sans vouloir donner plus de précisions.
On comprend cette réserve toute diplomatique. L’idée que la couronne britannique soit prête – plus ou moins, mais tout de même – à se plier aux exigences européistes fait frémir un certain nombre de Britanniques, favorables, comme ils l’ont exprimé dans les urnes, au Brexit. Simplement, et sans tergiverser.
Que restera-t-il réellement du Brexit ?
Nigel Farage, champion de la cause de la souveraineté britannique, a d’ores et déjà déclaré qu’une telle perspective était inacceptable, parce que s’aligner sur les demandes bruxelloises revenait à capituler en rase campagne. Autrement dit, le Brexit ne serait plus qu’un mot vidé de sa substance, un hochet destiné à calmer les plus ardents défenseurs de la souveraineté britannique.
Le plus délicat, sans doute, pour Theresa May, si l’accord devait aboutir selon les desiderata de ses partenaires européens, sera d’expliquer à ses compatriotes ce qui, tout à coup, l’a poussé à faire volte-face.
On attend cela avec une impatience interloquée…