Si le président russe a déclaré la guerre contre l’Etat islamique achevée, annonçant au même moment le retrait d’une « part significative » des troupes russes de la Syrie, ce n’est pas pour autant que la Russie n’a plus d’intérêts militaires dans le pays.
Poutine vient de soumettre à la Douma un accord visant à transformer la base navale russe de Tartous, actuellement une station de ravitaillement énergétique et de soutien technique pour la marine russe, en base navale à part entière capable d’accueillir jusqu’à 11 navires, y compris des bâtiments fonctionnant à l’énergie nucléaire et des croiseurs lance-missiles.
L’accord de développement porte sur 49 ans au cours desquels la marine Russe aura accès aux eaux territoriales syriennes et aux différents ports du pays.
La base augmentée, munie d’infrastructures, de résidences et d’immeubles de bureaux, offrirait à la Russie une véritable ouverture sur la Méditerranée et améliorerait ses capacités opérationnelles pour l’ensemble du Proche-Orient.
La coopération militaire et technique avec la Syrie et l’installation durable de la marine russe dans le pays « sont strictement défensives et ne visent aucun pays tiers », assure le projet d’accord avec la Syrie.
En attendant le feu vert du Parlement russe, on peut constater cependant que l’implication de la Russie dans le conflit syrien avait bien des objectifs stratégiques.