Une école privée d’élite en Angleterre se tourne vers Aristote pour apprendre à débusquer les « fake news »

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Le nouveau curriculum sera mis en place à Brighton School dès la rentrée des vacances de Noël pour former les élèves à l’évaluation critique des messages circulant sur les réseaux sociaux : école privée d’élite, elle fera plancher les lycéens sur Aristote pour identifier les « fake news ».
 
Si les maîtres grecs de l’Antiquité doivent être mis à contribution, c’est en effet Aristote qui servira de principal guide pour cette aventure centrée sur la définition et la recherche de la vérité.
 
Parmi les recommandations que le professeur de philosophie, Mme Hamblett, compte faire aux jeunes, il y a celle qui consiste à aller voir les sources d’une information pour voir si elles sont « respectables » et si l’information a paru ailleurs que sur les réseaux sociaux. Mais avant tout, vu « l’inclinaison naturelle » à croire ce qui est écrit, l’exemple d’Aristote doit encourager à développer des capacités d’analyse et à poser des questions pour déterminer si ce qui est lu est vrai ou non.
 

L’école privée Brighton School va employer Aristote pour faire réfléchir sur la vérité

 
L’analyse est justement ce qui manque à de nombreux jeunes déformés par des méthodes d’apprentissage globales, et pour cette génération qui grandit avec un Smartphone à la main, les effets peuvent être désastreux.
 
« Nous sommes à une époque sans précédent dans l’histoire où les informations et les “faits” sont à portée d’un balayage de Smartphone – que la majorité des élèves du secondaire possèdent – mais jusqu’à présent nous n’avons pas enseigné aux enfants le discernement », regrette ainsi le professeur de philosophie.
 

En Angleterre une école veut lutter contre les « fake news » au moyen de la pensée grecque

 
L’objectif est magnifique, comme l’est l’idée de faire réfléchir sur la vérité à partir d’une pensée réaliste. Même s’il faut avaler quelques tartes à la crème au passage : un récent sondage en Angleterre a montré que les jeunes n’y disposent pas des compétences de lecture suffisantes pour être en mesure d’identifier des « fake news ». Selon le National Literacy Trust, cela constitue un grave problème pour les plus jeunes, s’agissant d’une « menace pour la démocratie », et pour la confiance que l’on fait – ou non – au gouvernement ou aux journalistes.
 
A force de décerveler dans l’espoir de soumettre, on finit par avoir les résultats inverses de ceux qu’on espérait…
 

Anne Dolhein