S’il faut en croire la station de télévision américaine WGN-TV, des femmes se posent des questions. Non pas sur leurs possibilités de pouvoir biologiquement avoir des enfants, malgré le changement climatique, mais sur la raisonnabilité de la chose…. « De combien augmenterais-je l’empreinte carbone de mon couple » ? « Est-ce bon pour l’humanité que de charger davantage la planète » ? Mais aussi, pour les mamans au raisonnement encore sain qui regardent davantage leur enfant que la planète : « Quel monde aurais-je à lui offrir » ? !
Alors, bien sûr, le débat n’en est pas rendu à l’ONU – quoique. N’empêche que des associations se créent pour « réfléchir » à ces questions, des associations où s’expriment des citoyens lambda, loin des porte-paroles des grosses ONG internationales, du moins en apparence. L’occasion d’apprécier à quel point le matraquage idéologique porte ses fruits.
Ces femmes qui décident de ne pas être mères
Chez « Conceivable Future », on accepte les femmes mais aussi les hommes. Tout le monde a son mot à dire sur la procréation à l’heure du changement climatique. Et ses membres ne sont guère optimistes.
Déjà, les futurs parents calculaient les coûts générés par l’ensemble d’une éducation. Face au « déclin » de notre planète et l’apocalypse annoncée, certains ne calculent plus rien : c’est plus simple de mettre fin à ces projets procréatifs bien mal avisés.
« À ce stade, je pense qu’il est très improbable que j’aurai des enfants. C’est un sentiment biologique que c’est une très mauvaise idée d’avoir des enfants à cause de ce qui se passe avec le climat » déclare une femme de 34 ans, de New York. Même les parents déjà comblés prennent peur, réalisant que « leur avenir est complètement incertain »…
L’amour durable, c’est sans enfants
Les fondateurs de « Conceivable Future » défendent un forum où chacun a la liberté de s’exprimer, quelle que soit sa façon de vivre et le nombre d’enfants qu’il a… Ils organisent nombre de réceptions ici et là, aux États-Unis, pour rassembler des témoignages.
« C’est une façon de parler du climat qui a une influence, vraiment, dans la vie de tout le monde » et de « comment le changement climatique affecte-t-il notre vie reproductive ? »…
Alors, certes, ils n’imposent peut-être pas les réponses, mais ils concentrent en tout cas beaucoup de ces personnes qui ont décidé de ne pas avoir d’enfant. Mieux, ils véhiculent l’idée que toute chose doit être rapportée au climat, à ce changement climatique : « Tout le reste dépendra finalement de ce que fait le climat ; je pense que ce sera la force constitutive qui façonnera les cent prochaines années » déclare Eleanor Ray, l’une de ces nombreuses femmes qui ont décidé de ne pas avoir d’enfants.
Le changement climatique a fâché la planète…
Quoi de plus logique que le discours de ces gens, sous le feu permanent et exclusif des media dits « mainstream » ? Il est un climat sûrement plus réel que celui de leurs cauchemars, c’est celui de la peur qui domine le politiquement correct, ou plutôt, le climato-correct. Depuis des années, c’est un spectre qui monte et qui prend des proportions grandissantes.
En août dernier, dans le Figaro, paraissait un entretien avec le directeur d’un think tank de la transition énergétique « The Shift Project », le journaliste Matthieu Auzanneau, qui déclarait sans réticence : « Concrètement, une catastrophe globale est garantie pour nos enfants. Ce sera cela notre héritage. Il est difficile de prédire avec précision ce qui arrivera, mais ce sera forcément tragique ».
David Wallace-Wells avait fait plus fort encore, avec la publication dans le New York Times, en juillet 2017, d’un très long article cousu de terreur, intitulé « The Uninhabitable Earth ». Le texte, devenu viral, parle ainsi : « Peu importe à quel point vous êtes informé, vous n’êtes sûrement pas assez alarmé. » Au moins, le ton est donné.
Nous allons mourir cuits. Affamés. Asphyxiés. Dévorés par d’anciens virus remontés à la surface des glaces. Empoisonnés par les poissons des océans. Tués dans cette guerre civile totale qui envahira la planète. Vaincus par l’effondrement économique global de l’ancienne civilisation occidentale… Bref aucune chance de s’en sortir.
Le malthusianisme est désormais écologique
Évidement, l’envie d’enfant passe, de la sorte, très vite. Pour peu qu’on en comprenne les ressorts, la peur est décidément un merveilleux outil de contrôle, à défaut d’être bonne conseillère pour ceux qu’elle habite…
Un article du très gauchiste Slate, datant de décembre, se posait aussi la question de notre égoïsme, à vouloir donner naissance à un enfant, dans le monde qui est le nôtre. Le malthusianisme est un raisonnement désormais écologique.
En France, l’association « Démographie Responsable » milite pour inscrire la démographie au cœur de la réflexion écologique (point trop d’enfants ). La psychologue Edith Vallée glose sur les refus de la maternité et prône la politique de l’enfant unique. Quant au mouvement GINKs (« Green Inclination, No Kids »), il préconise tout simplement de ne pas engendrer davantage.
Et ce n’est pas de la paranoïa, nous dit-on ! En tout cas, l’objectif dénataliste serait atteint pour de bon : les femmes pourraient choisir elles-mêmes de ne pas procréer, non seulement pour la planète mais pour le propre bien de l’enfant – fausse belle conscience qu’on donne aux dernières récalcitrantes…