Il s’appellera Circa The Club et compte bien faire un pied de nez à l’inexorable déclin de la vie nocturne LGBT à Londres…. D’autant que son ouverture comme celle de tous les établissements pouvant favoriser le mouvement gay est largement soutenue, promue par le maire de Londres en personne, Sadiq Khan. Qui a même créé un poste pour s’occuper de ce créneau indispensable à la célébration de « la diversité de la capitale ».
Des toilettes neutres au musée LGBT+, en passant par ces clubs de nuit, c’est l’avenir et l’incrustation du mouvement gay dans la société londonienne qu’il met en place – mais il ne faut pas parler d’idéologie.
« Les clubs LGBT font partie intégrante de Londres »
« Nous sommes impatients de donner à notre communauté un nouvel espace étincelant qui soit sûr, élégant et surtout divertissant » a déclaré le propriétaire fondateur du Circa Club qui devrait ouvrir ses portes ce printemps. La boite de nuit prendra place dans une ancienne centrale électrique victorienne qui surplombe la Tamise, Hungerford House.
Les premiers à s’être félicités de cette ouverture n’ont pas été les clients potentiels. Mais les politiques, à savoir celle qui a été nommée par Sadiq Khan lui-même, pour promouvoir le vie nocturne LBGT dans ses pompes et dans ses œuvres… la très lesbienne et membre du Parti travailliste Amy Lamé.
« Je suis ravie que Hungerford House ouvre bientôt ses portes. Le maire et moi-même sommes convaincus que les lieux LGBT + font partie intégrante de la vie nocturne et de la culture de Londres. »
58 % des bars et boîtes de nuit LGBT à Londres ont fermé depuis 10 ans
En effet, le maire de la capitale britannique n’était plus tôt élu que, voulant relancer l’économie de la nuit à Londres (ou en tout cas d’une certaine nuit, plutôt genrée, plutôt fluide), il s’est mis en tête de copier Amsterdam en imaginant son propre « maire de la nuit », responsable de la vie nocturne de la capitale.
La « Night Tsarine » fut choisie en novembre 2016, en la personne d’Amy Lamé, hôtesse d’accueil pendant près de 21 ans dans l’un des plus grand clubs LGBT de Londres, le Royal Vauxhaull Tavern, et auteur du livre « From Prejudice to Pride: A History of the LGBT+ Movement »… Le choix était clair.
Il voulait répondre au déclin inexorable qui touchait la communauté de la nuit LGBT. Selon un rapport publié en juillet 2017 par le laboratoire d’urbanisme de l’University College de Londres, 58 % de ces bars et boîtes de nuit LGBT de Londres ont en effet fermé, sur les dix dernières années (contre 35 % pour leur équivalents « hétéros »), soit plus de 150 bars et clubs gay.
Pour quelles raisons ? La hausse du prix des loyers et/ou le refus de la part des propriétaires de renouveler leur bail, préférant des établissements jugés plus « respectables ». Ce qui prouve et d’une, que les bars et boites de nuit LGBT ne sont (encore) pas assez attractifs, et de deux qu’ils ne sont (encore) pas très bien accueillis…
Sadik Khan appuie et célèbre les communautés gay
Mais Sadiq Khan a promis de s’en occuper. Il a été jusqu’à annoncer vouloir « faire en sorte qu’il soit extrêmement facile de continuer d’exister pour les lieux LGBT, et extrêmement difficile de fermer ces endroits ».
Amy Lamé passe désormais son temps sur le terrain à négocier elle-même avec les bailleurs. Elle a mis en place une charte LGBTQ+ pour tous les établissements et un audit annuel afin de pouvoir aider à leur sauvegarde. La cerise sur le gâteau, c’est la mesure du maire concernant les plaintes du voisinage : sur les nouveaux programmes en construction à proximité, ce sera désormais aux promoteurs de payer l’insonorisation des bâtiments ! Un comble.
Tout pourvu que Londres demeure la capitale de la diversité…
Peu importe la volonté des habitants – l’on doit se confronter, voire se mélanger de manière obligatoire. Peu importe les excès de ces lieux de divertissements, où la drogue joue un rôle assuré. Peu importe la multiplication dans ces communautés des comportements à risques, qui font qu’elles concentrent près de la moitié des nouveaux cas de VIH (et nombre d’autres infections sexuellement transmissibles) et que ce nombre est en hausse chez les jeunes. Et on est très éloigné de toute considération morale…
Sadiq Khan est leur agent politique, tout comme un certain nombre de municipalités londoniennes. Après les toilettes neutres (le chroniqueur du Daily Mail, Richard Littlejohn, avait parlé de « tyrannie trans ») et le « Hi everyone » qui remplace désormais le « Hi ladies and gentlemen » dans le métro londonien, il a annoncé fin février le lancement, pour 2021, du « Queer Britain », « un musée LGBTQ + de premier plan » qui « mettra en lumière l’histoire riche et complexe de ses communautés », et « aidera à compléter l’arbre généalogique de la nation »…
On risque d’aller bien loin.