Melania Trump « déteste » voir séparer les migrants illégaux de leurs enfants. C’est pourtant la conséquence de la politique de son époux en matière d’immigration. Si elle joint sa voix au chœur des indignés, ce n’est pas gratuit : le cœur en politique est l’objet de toutes les manipulations.
Quel est le problème ? Comme l’Europe, les Etats-Unis sont soumis à une vague migratoire venue du Sud, qu’une partie du patronat et des juges, les médias, les associations de gauche encouragent, que Barack Obama a facilitée et exploitée pour sa politique de subversion des institutions. Donald Trump a promis d’y mettre fin et a été plébiscité pour cela par le peuple américain. Depuis, les Démocrates et l’Etat profond lui mettent des bâtons dans les roues. Ils bloquent ses projets de loi sur le mur frontière avec le Mexique, la loterie des visas, l’immigration fondée sur le mérite et les nouvelles règles de police. Même certains Républicains renâclent. Il agit donc avec les moyens du bord.
Pas d’immigration, pas d’enfants
Il a lancé au printemps une politique dite de « tolérance zéro » afin que l’Amérique ne devienne pas « un centre de rétention pour réfugiés ». 50.000 immigrés clandestins entrent en effet aux Etats-Unis chaque mois, venant surtout du Guatemala, Salvador et Honduras. On estime que 15 % de cette immigration vient en famille. Dès qu’ils sont appréhendés, ces clandestins sont poursuivis au pénal, afin qu’ils ne puissent pas déposer une demande d’asile abusive. Or la loi américaine prévoit qu’un adulte détenu pour délits pénaux ne peut garder avec soi ses enfants : la séparation des enfants est donc obligatoire. Cette loi existait du temps d’Obama, mais, comme on ne poursuivait pas les clandestins, elle s’appliquait peu. Cela change : du 5 mai au 9 juin, 2 342 enfants auraient été séparés de leurs parents et placés en centre de rétention spécial. Le ministre de la justice américain, Jeff Session, a été clair : « Nous ne voulons pas séparer les familles, mais nous ne voulons pas que des familles viennent illégalement (…) Si vous faites passer un enfant, nous vous poursuivrons. Et cet enfant sera séparé de vous, comme la loi le requiert ». Et d’ajouter : « Nous n’allons pas encourager les gens à amener des enfants en leur offrant l’immunité ».
Gauche et droite réunies dans la manipulation du cœur
Evidemment, qui dit enfant dit cœur, et la famille traditionnelle, si vilipendée lorsqu’il s’agit de réforme sociétale, devient sacrée lorsqu’il s’agit d’immigration, c’est ce qu’on pourrait nommer la variation de la valeur de la famille en fonction de son utilité révolutionnaire. Et qui dit cœur, ne dit plus seulement gauche. Fini le monopole. Tout le monde a du cœur, tout le monde est de gauche. L’Amérique entière s’est réveillée scandalisée. Comme le tweete Michelle Obama, « Parfois la vérité dépasse les partis ». Bill Clinton a pensé, « le jour de la fête des pères », à ces « milliers d’enfants séparés de leurs parents » et réaffirmé le « soutien de l’Amérique à tous les parents qui aiment leurs enfants ». Laura Bush juge « la politique de tolérance-zéro cruelle ». Elle « brise son cœur ». La patronne des Démocrates à la chambre des représentants, Nancy Pelosi, la juge « inhumaine et barbare », et le haut-commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, « inadmissible ». Il appelle les Etats-Unis à la « stopper immédiatement ». Bien sûr, Erika Guevara-Rosas, d’Amnesty International estime que « ce n’est rien moins que de la torture ».
La manipulation politique du cœur est une affaire sérieuse
Car la manipulation du cœur à des fins politiques est une entreprise sérieuse qui met en œuvre plusieurs corps de métiers : politiciens, institutions internationales, ONG, et bien entendus médias. Ils ont tenté de dire combien le sort de ces enfants était affreux. Le sénateur démocrate Van Hollen a vu des grappes « d’enfants massés dans de gros enclos grillagés ». En fait, les enfants sont bien traités dans des villages adaptés, où ils restent en moyenne 50 jours en attendant que leurs parents soient jugés. Alors on a monté en épingle quelques cas limites qui parlent particulièrement au cœur. Un bébé en cours d’allaitement. Des vidéos « insoutenables », des images « glaçantes », des sanglots plus ou moins longs qui enclenchent les violons des médias. Des documents « indispensables et déchirants » sur des « sites d’investigation », ce qui suggère que les centres de détention font l’objet de rétention d’information, ce qui est faux.
L’immigration au cœur de la politique de Trump
Donald Trump n’est ni une andouille ni un perdreau de l’année. Il connaît les médias. Il a provoqué cette tempête de larmes pour s’en servir dans une négociation. Il appelle ses adversaires à faire cesser le scandale que provoquent les anciennes lois « horribles » en votant sa loi. Il joue gros jeu. Sans doute sa politique est-elle loin de se limiter à l’immigration, mais l’élan populaire qui l’a porté là où il est et qui lui permet de s’y maintenir malgré les ruades frénétiques du bronco de l’Etat profond est né du ras-le-bol de l’immigration. Ses adversaires mondialistes jouent également gros jeu. Ils savent que s’ils perdent la partie sur l’immigration obligatoire, les peuples continueront sur la lancée et se libèreront de leur tutelle. Dans ce jeu on joue pour tuer et nul n’a droit à l’erreur.
Melania, l’atout cœur de Trump
C’est dans ce décor qu’apparaît Melania Trump, comme l’institutrice des westerns en plein saloon où ça tiraille. Elle avait disparu depuis des semaines et elle ne parle jamais politique. Mais elle nous dit qu’elle « déteste » voir séparer les enfants de leurs parents. C’est du cœur, et de la grande politique. Elle dit, sans mots trop forts, ce que tout le monde pense. Et elle montre que, dans le couple Trump, quelqu’un, au moins, a un cœur. Bien sûr, elle est en service commandé. A quoi sert-elle ? Elle demande « un accord » entre Républicains et Démocrates. Qui peut donner tort à la première dame ? Elle retourne la pression du cœur. Pour faire cesser l’horreur, ils doivent se mettre autour d’une table. Tiens, c’est exactement ce que veut Trump ! Et si ça ne marche pas ? Eh bien, le président aura un prétexte pour faire marche arrière. Il cédera au cœur de Melania. En attendant de trouver autre chose.