C’est un rapport de l’association néerlandaise « Cultuur onder vuur » (La culture sous le feu ennemi), et il est explosif. Sous le titre Des classes à genoux devant l’islam, ce sont 60 pages de faits et d’analyses pour dénoncer une tendance de plus en plus présente aux Pays-Bas : la visite scolaire à la mosquée voisine, même lorsque les parents n’en veulent pas, avec à la clef des séances de prière dirigées par des imams. Il serait excessif, certes, de parler de conversion forcée, mais du point de vue des musulmans, faire prier à la mode islamique des bons gamins aussi blonds qu’ils sont autochtones a forcément un goût de victoire. Est-il normal que des enfants du primaire ou du collège doivent écouter des mélopées sur le thème « Allahu Akhbar » ? Pour « Cultuur onder vuur », certainement pas. La brochure, publiée simultanément en néerlandais et en anglais, disponible ici, propose donc un éclairage juridique et des propositions concrètes pour que les parents puissent voir leur liberté respectée en la matière.
Précisons que la campagne « Cultuur onder Vuur », qui a pour objectif de défendre les traditions chrétiennes aux Pays-Bas et de se mobiliser contre le politiquement correct et l’islamisation, fait partie de la fondation Civitas Christiana, liée au mouvement « Tradition-famille-propriété ». Elle a déjà mené de nombreuses campagnes, notamment contre l’interdiction de la mise en scène de « Zwarte Piet », le serviteur noir de saint Nicolas qui apporte les cadeaux aux petits Néerlandais le 6 décembre, mais aussi contre la proposition d’interdire l’usage du gaz de ville, la spoliation des pensions néerlandaises au nom de l’UE, ou encore le multiculturalisme obligatoire.
Les visites scolaires à la mosquée aux Pays-Bas
C’est dans cette dernière veine que se situe la campagne contre l’endoctrinement islamique des enfants dans le cadre scolaire sous prétexte de meilleure entente entre les différentes communautés présentes aux Pays-Bas aujourd’hui.
A partir de plusieurs films qui tournent sur YouTube depuis quelques années, montrant les images irréfutables de petits Néerlandais apprenant à se prosterner sur des tapis de prière sous l’œil ravi d’un imam local, « Cultuur onder Vuur » a mené l’enquête, cherchant à la fois à vérifier l’authenticité de ces images et la fréquence de ce type d’événement.
Au terme de cette étude minutieuse, l’association est en mesure d’affirmer que les visites scolaires à la mosquée sont devenues aujourd’hui habituelles aux Pays-Bas, qu’il s’agisse d’écoles d’Etat ou de celles relevant de confessions chrétiennes et même les écoles catholiques, sachant que la liberté de fondation d’écoles, subventionnées par l’Etat, est grande dans ce pays. Mais que tous sont tenus de suivre un socle commun qui prévoit une formation civique à la tolérance.
Un sondage parmi 380 responsables d’école du réseau « Verus » regroupant des écoles catholiques et protestantes a permis de donner un ordre de grandeur : 41 % ont répondu qu’ils emmènent des classes visiter des lieux de culte non chrétiens, et qu’il s’agit presque toujours de mosquées. Le sondage en question n’était pas commandé par quelque groupuscule de droite : la présidente de Verus, Loes Ypma, ancienne élue travailliste à la Deuxième chambre, a au contraire fièrement présenté les résultats de l’enquête à la presse. Cela est « positif », selon cette dame, « parce que cela contribue à faire mieux comprendre et connaître d’autres religions ». « Cela est très important pour notre vivre ensemble multi religieux où il y a tant besoin de lien social et de respect », a-t-elle expliqué.
Prosternés devant Allah !
Mais il ne s’est pas toujours agi de simples visites, loin s’en faut. Leur importance par le nombre est le premier facteur remarquable : en extrapolant à partir des 41 % cités ci-dessus, on peut supposer qu’environ 3.000 sur les 7.500 écoles et collèges néerlandais ont peu ou prou organisé de telles sorties scolaires, voire davantage si la pratique est plus répandue encore dans les écoles publiques.
Deuxième facteur important : on ne peut pas assimiler la visite de la mosquée telle qu’elle se pratique dans les villes néerlandaises à – par exemple – la visite d’un monument d’intérêt artistique, fût-ce une église ou une cathédrale, ou même de la Grande mosquée de Paris qui fait partie du paysage et constitue une curiosité historique. La plupart des sorties s’effectuent dans des lieux de culte islamique récents, qui ont poussé aux Pays-Bas comme des champignons et qui sont très souvent subventionnés et gérés depuis l’étranger. Il en va ainsi du réseau Diyanet, qui a accueilli de nombreuses écoles chrétiennes : il s’agit de mosquées soumises à l’organe étatique turc responsable des affaires religieuses, « dont elles reçoivent des subsides et même des instructions politiques directes », souligne le rapport.
« Dans la mosquée Diyanet Vafki de Hoorn, qui a reçu l’école Mariaschool, on glorifie par exemple les attaques contre les Kurdes comme une forme de djihad et on y évoque “le doux nectar du martyre” ». D’autres mosquées demandent des subsides à l’Arabie saoudite.
Les auteurs du rapport s’en sont tenus au cas où il a pu être établi avec certitude que les enfants avaient dû participer à une prière dans la salle dédiée à cet effet à la mosquée. Sur la centaine d’investigations menées par « Cultuur onder vuur » (une sorte de carottage sur les milliers d’occurrences existantes), 19 cas ont certainement donné lieu à des prières qui ont été photographiées ou filmées et rendues publiques, le plus souvent sur le site ou dans le journal des écoles concernées.
Les visites scolaires à la mosquée, des moments de prosélytisme
Il est raisonnable de penser que la pratique est bien plus fréquente, même si elle est impossible à prouver au cas pas cas : comme l’explique le rapport de « Cultuur onde vuur », même si des images existent, ce qui n’est pas toujours forcément le cas, la mobilisation de parents indignés et la diffusion virale des images de ces prières rituelles islamiques imposées à des enfants ont rendu les autorités scolaires méfiantes. Nombre d’images, de photos, de séquences vidéo ont été enlevées des sites des écoles concernées. « La réaction de Roelin Reichardt, directrice de l’école primaire sportive Kruisrak de Bunschoten est caractéristique. Elle estime que les critiques des parents à l’égard des visites de mosquées par les écoles (…) montrent seulement à quel point ces visites sont nécessaires »… Elle fait partie des responsables scolaires qui n’ont pas pris la peine de prévenir les parents du projet de visite. Et s’en justifie : « De même que nous n’organisons pas de concertation préalable pour savoir s’il est nécessaire de faire participer les enfants à un programme de sensibilisation routière, ou à un examen pratique de circulation ou à une visite du château de Waardenburg, de même je ne me suis pas concertée avec vous à propos de la visite à la mosquée », a écrit cette directrice d’école à des parents qui s’étaient plaints après coup.
Le déroulé pratique des visites est variable. Ici, on sépare les filles des garçons. Là, tout le monde est reçu par la femme de l’imam ou accède à l’ensemble des salles, depuis les sous-sols où les enfants du primaire viennent apprendre l’arabe jusqu’à la salle de recueillement proposée par l’une de ces mosquées, réservée aux non musulmans qui peuvent venir y prier. Il y a souvent un goûter, sans parler du repas hamburger-frites servi à l’issue d’une de ces visites…
Un rapport de « Cultuur onder vuur » dénonce les prières islamiques imposées aux enfants non-musulmans
Le rapport donne pour chaque cas de multiples précisions : lieu et nom de la mosquée, source des images, l’année de la visite (les premiers cas répertoriés remontent à 2014), et un éclairage particulier. A la mosquée Diyanet Vakfi de Hoorn, par exemple, où une visite s’était déroulée en 2017, le prêche sur le « doux nectar du martyre » a eu lieu cette année, déclenchant une campagne d’indignation dans la presse tabloïde de droite.
Selon les cas, les enfants ont été invités à se revêtir d’une robe d’imam, à manipuler le Coran, à apprendre à chantonner quelques versets en arabe – mais toujours en apprenant à faire les mouvements propres à la prière islamique et à se prosterner en direction de la Mecque.
La taqqiya est d’ailleurs à l’œuvre puisque, dans la plupart des cas, les jeunes filles ont été autorisées – ou plus exactement, obligées ! – à « prier » dans la salle normalement réservée aux hommes, revêtues de jeans moulants ou de shorts, la tête découverte. Impensable en pays d’islam, mais visiblement on peut tolérer quelques entorses au règlement quand il s’agit de mettre des Néerlandais de souche à genoux dans la « bonne » direction.
On apprend au passage que l’une des excursions s’était déroulée sous la conduite de Feroz Bhaggoe, président du conseil d’administration de la mosquée Nida ul Islam de Den Helder mais aussi enseignant de religion islamique à l’école primaire Meerwerf de Thorbecke… une école publique.
Ce qui frappe vraiment dans ces images, c’est l’absence d’une quelconque résistance de la part des jeunes puisqu’il semble que les enfants se sont tous pliés docilement aux injonctions des imams.
Les visites scolaires assorties d’une prière avec l’imam : l’indignation de “Civitas Christiana”
S’agit-il de conversions à part entière ?, se demandent les auteurs du rapport. Pour cela, il faudrait que les jeunes aient été invités à réciter la chahada, ce qui ne semble pas être le cas, répondent-ils. On sait seulement avec certitude que les mots « Allahu Akhbar » ont été prononcés à plusieurs occasions. Pour Robert Spencer, spécialiste de l’islam aux Etats-Unis, la forme importe peu. Interrogé par « Cultuur onder vuur », il a répondu qu’en tout cas l’organisation de « prière » au cours de ces excursions est à l’évidence une forme d’» exercice de la dawah islamique » : prosélytisme ou conquête des âmes. Quelles que soient les motivations des enseignants et des responsables des écoles, du côté des hôtes dans les mosquées, il s’agit d’une action consciente visant à préparer l’entrée des enfants dans l’islam, le « djihad silencieux ». Robert Spencer a également attiré l’attention sur le fait que lors de visites d’églises chrétiennes, on n’invite pas les écoliers à s’essayer à la prière.
« Cultuur onder vuur » confirme : on imagine mal des enfants musulmans ou leurs parents accepter l’organisation de prières obligatoires du chapelet devant une statue de la Vierge.
Outre une importante section consacrée aux faits similaires dans d’autres pays d’Europe ou aux Etats-Unis, le rapport sur les visites scolaires à la mosquée détaille le contexte juridique qui au nom des traités internationaux et des constitutions nationales prétend le plus souvent assurer la liberté religieuse des parents, qui ont le droit de choisir l’éducation pour leur enfant et de ne pas les voir soumis à des pratiques religieuses qu’ils ne partagent pas. Avec l’aide de l’association Ordo Iuris de Pologne, l’association a répertorié les différentes formes de résistance des parents et leurs chances de succès, soulignant que dans la plupart des pays, au nom du cursus scolaire obligatoire, il est interdit aux parents de prendre unilatéralement la décision de ne pas laisser leur enfant participer à une telle visite.
Les affaires judiciaires en cours à ce propos, notamment en Allemagne, ont abouti le plus souvent à une condamnation des parents. Aux Pays-Bas en particulier, la loi donne à l’école la possibilité de dispenser un élève d’une activité quelconque à la demande de ses parents, en la remplaçant par des cours ou une autre activité, mais le dernier mot revient de droit à la direction scolaire.
Comment les parents peuvent-ils résister face aux visites de mosquées ?
Tout en recommandant clairement la désobéissance civile face à ces pratiques – annoncer que son enfant est malade le jour de la sortie, par exemple – et le regroupement des parents qui en règle générale craignent de se dévoiler sous peine de se faire traiter de raciste ou de partisans de la droite, le rapport estime que l’un des biais les plus intéressants pour attaquer cette pratique largement rejetée par les populations autochtones est d’exiger la symétrie de traitement en dénonçant le favoritisme dont bénéficie de fait l’islam aux Pays-Bas dans le cadre scolaire.
Favoritisme qui apparaît clairement dans l’affaire de l’école de Roosendaal qui organisait aussi bien des excursions à la mosquée qu’à l’église. Pour la visite à la mosquée, raconte Mme O., tous les parents musulmans ont participé avec enthousiasme aux préparatifs, se proposant pour les conduites et l’encadrement. La visite à l’église devait avoir lieu dans un second temps. « Pour cette visite, il apparut que les musulmans manquaient totalement d’enthousiasme. Il y eut de nombreuses concertations, des discussions et des débats, mais au bout du compte, de nombreux parents musulmans ont refusé de laisser participer leurs enfants, et l’excursion à l’église a donc manqué son but pour l’essentiel. N’était-il pas question de développer la citoyenneté ? Cela revient à dire que les enfants néerlandais comme les nôtres font bien connaissance avec la mosquée, mais que l’inverse arrive bien moins souvent. Pour une grande part, il s’agit d’une circulation à sens unique », a-t-elle témoigné auprès de « Cultuur onder vuur » – sous condition d’anonymat.
L’objectif affiché de ces visites – « Préparer les enfants à vivre dans une société multiculturelle » – ressemble de plus en plus, dans les faits à la préparation à vivre dans une société islamique.