Face aux invectives des européistes, Boris Johnson maintient ses propos sur les musulmanes en burqa qui ressemblent « à des boîtes aux lettres »

Boris Johnson burqa musulmanes européistes
 
Boris Johnson tient bon, soutenu par les sondages, face au déferlement de critiques, à la limite de l’insulte, venu de la gauche travailliste mais aussi voire surtout des conservateurs, principalement les européistes. L’homme qui a démissionné de son poste de Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères le 9 juillet pour incompatibilité avec le « Brexit mou » prôné par Theresa May, a osé comparer – blasphème pour la secte maçonnique cosmopolite – les musulmanes affublées d’une burqa à « des boîtes aux lettres ou à des braqueurs de banques ». Le Danemark vient d’interdire le port de ce voile intégral, comme c’est déjà le cas en France et dans de nombreux autres pays européens. Johnson, qui contestait cette décision danoise, critiquait la burqa au nom de la défense des femmes musulmanes. Au Royaume-Uni, les boîtes aux lettres sont de hauts cylindres rouges dont la taille, le diamètre et la forme sont en effet comparables à ceux d’une matrone.
 
Pas question de présenter des excuses aux censeurs dont les bêlements ont jailli comme lave en fusion. Il faut dire que leurs arguments relèvent du plus haut comique. Evidemment la gauche travailliste avait embouché les trompettes de l’infamie. Le député socialiste David Lammy a sur-le-champ comparé Boris Johnson à « un sous-traitant de Donald Trump », l’accusant l’alimenter, par ses propos sur les musulmanes en burqa, le brasier de l’islamophobie. Mais le déchaînement constaté chez les conservateurs est le plus édifiant.
 

La conservatrice Ruth Davidson accable Boris Johnson et défend la burqa alors qu’elle est lesbienne revendiquée

 
A « droite », c’est le ministre de la Culture, Jeremy Wright, qui a lancé le mouvement, dénonçant la bouche en fleur qu’on puisse qualifier la burqa de « ridicule et tyrannique » : « C’est le type de langage que nous devrions essayer d’éviter », a-t-il miaulé. L’Ecossaise Ruth Davidson, rivale potentielle de Boris Johnson pour prendre la tête du parti conservateur, lui a lancé que critiquer la burqa équivalait à critiquer « le droit des chrétiens à porter un crucifix ». Pathétique et évidemment contre-productif, mais Jupiter aveugle ceux qu’il veut perdre. Ruth Davidson, élue conservatrice au parlement écossais, ancienne journaliste à la BBC, service public notoirement gauchiste, est une européiste déclarée et une immigrationniste forcenée. Comme lesbienne revendiquée, on eût pu attendre d’elle qu’elle défendît la liberté des femmes, comme l’a fait Boris Johnson. Allez comprendre. On passera par charité sur le cas de Theresa May qui s’est cru obligée de soutenir les appels à la contrition, qualifiant les propos de Johnson de « clairement offensants ».
 

Pour Lord Sheikh, conservateur musulman, les propos de Johnson sur la burqa sont « racistes »

 
L’ancien procureur général Dominic Grieve et l’ancienne ministre de l’Industrie Anna Soubry, tous deux aussi opposés au Brexit, menacent désormais de démissionner du parti conservateur si Boris Johnson accédait à sa présidence. Toujours chez les conservateurs, la baronne Warsi, première et malheureuse candidate musulmane de « droite » aux Communes et ex-secrétaire d’Etat, a accusé Johnson, dans le quotidien gauchiste The Guardian, d’inciter aux « crimes de haine », oubliant qu’elle avait jadis été accusée d’homophobie par un lobby gay. Lord Sheikh, fondateur et président du Forum musulman conservateur, accuse les propos de Johnson sur la burqa de « racistes » et « incendiaires », susceptibles de « créer des problèmes dans les relations entre les races (sic) » et porte plainte devant les instances du parti, demandant qu’il soit déféré devant un conseil de discipline. Le parti n’a pas réagi.
 

Les européistes dévoilent leurs intentions en matière d’identité, alors que Johnson s’opposait à l’interdiction de la burqa

 
Au total, les européistes de « droite » auront clairement démontré le camp auquel ils appartiennent en matière d’identité nationale. Pourtant, Boris Johnson avait ajouté, dans l’entretien incriminé publié par le Daily Telegraph, qu’il était opposé à l’interdiction de ladite burqa dans les lieux publics – refusant ainsi de suivre le récent exemple danois –, se contentant de dire que si une électrice venait le consulter sous cet accoutrement, il « se sentirait pleinement le droit de lui demander de l’ôter ».
 
En face, la députée conservatrice Nadine Dorrie a jugé que ces réactions démontraient que les rivaux de Boris Johnson, tous « remainers » opposés au Brexit, étaient hystérisés à l’idée qu’il puisse prendre le parti et accéder au 10, Downing Street. Or le premier sondage effectué après publication des propos blasphématoires, réalisé par Sky Data, indique que 60 % des Britanniques estiment que Johnson « n’est pas raciste lorsqu’il compare les mahométanes en burqa à des boîtes aux lettres ou à des braqueurs de banques », 33 % étant d’un avis opposé. 48 % estiment qu’il n’a pas à s’excuser de ces propos, contre 45 %.
 

Un sondage indiquait que 71 % des Britanniques sont favorables à une limitation du port de la burqa

 
Les journalistes de la chaîne Sky News ont paru surpris par le résultat de ce sondage, alors qu’il est dans la droite ligne de celui qui indiquait que 71 % des Britanniques étaient favorables à une limitation du port de la burqa.
 
Ironie, Johnson a reçu le soutien de Qanta Ohmed, une femme musulmane médecin et écrivain, qui a écrit qu’elle « soutient totalement le rejet du niqab exprimé par Johnson », expliquant que « des pays musulmans eux-mêmes interdisent le niqab et la burqa, tels le Maroc et la Turquie où l’on estime que ces accoutrements correspondent à une invasion du salafisme et présentent un risque pour la sécurité nationale et la cohésion sociale ».
 

Matthieu Lenoir