Tempêtes à répétitions autour de Tesla, le constructeur de voitures électriques de luxe présidé jusqu’ici par Elon Musk, ingénieur fanatique d’hypertechnologies, de l’espace à l’intelligence artificielle. Mais les frasques de ce pilier de la Silicon Valley – fausse annonce de sortie de Bourse de Tesla, tweets ravageurs et surmenage flagrant – ont poussé le gendarme boursier américain à l’obliger à céder la présidence du conseil d’administration de Tesla après lancement d’une enquête pour fraude. Certains évoquent désormais pour le remplacer le réchauffiste Al Gore, grand maquignon du climat et ancien vice-président de Bill Clinton
Tesla et Musk verseront en outre 20 millions de dollars chacun pour solde de tous comptes. Une solution probablement provisoire : le New York Times vient en effet de publier une enquête sur les lieux de stockage des bolides électriques Tesla qui fait planer un fort doute sur leur commercialisation effective. La grande disruption de la voiture électrique, tarte à la crème des réchauffistes mais sur-consommatrice d’une électricité déjà difficile à produire, va-t-elle finir par prouver son inanité ?
Les automobiles neuves de Tesla dorment dans des entrepôts partout aux Etats-Unis
L’article du New York Times s’interroge sur la raison pour laquelle les automobiles neuves de Tesla dorment dans une série d’immenses parcs à voitures, garages ou terrains, un peu partout aux Etats-Unis. Ces sites de stockage ont été identifiés en Californie, au New Jersey, en Arizona et dans une série d’autres Etats, photographiés par des fanatiques de la marque… mais aussi par des observateurs critiques. Plusieurs centaines d’automobiles ont été identifiées à Burbank en Californie, 400 près d’un site industriel et autant dans un bâtiment à proximité. Jeudi dernier, une centaine de Tesla Model 3 neuves ont été identifiés à Bellevue, dans l’Etat de Washington. Plusieurs autres sites ont été relevés à Chicago, Dallas, Las Vegas et Salt Lake City.
Pour le journaliste du New York Times, certains de ces détectives amateurs qui sont partis à la chasse aux sites de stockage de Tesla – parfois à l’aide de drones – entendent démontrer que l’action de la société d’Elon Musk va décrocher à nouveau. L’un d’entre eux a même utilisé un avion pour prendre des photographies à haute résolution. Ces fins limiers estiment que M. Musk ne dit pas tout sur la situation de l’entreprise qu’il a cofondée, tout particulièrement sur ses ventes. Réplique d’un porte-parole de Tesla : « Il s’agit de points de transit, quiconque les observe bien notera des changements d’un jour à l’autre. »
Elon Musk prétend que Tesla peine à trouver des transporteurs
A voir. Elon Musk avait cru nécessaire de prétendre récemment que Tesla subissait « un enfer logistique » dû selon lui à un manque de poids-lourds pour acheminer ses voitures neuves. « C’est totalement absurde », réplique Mark B. Spiegel, du fonds d’investissement Stanphyl Capital qui détient d’importantes positions à la vente d’actions Tesla. « Une recherche rapide montre qu’il existe une quantité de camions disponibles », affirme-t-il. Il ironise : « Peut-être Tesla n’a-t-elle en réalité pas les moyens de se les payer. » Le syndicat américain des transporteurs d’automobiles n’indique aucune pénurie de moyens et ne signale aucun autre constructeur automobile rencontrant ce genre de problème.
Cette enquête sur les stocks d’automobiles Tesla est d’autant plus préoccupante pour la firme de Palo Alto que l’entreprise a prétendu vendre tout ce qu’elle produit. Or cette quantité de voitures neuves en attente fait évidemment douter des chiffres de commercialisation. Elon Musk avait certifié depuis longtemps que la Model 3 serait disponible au prix de 35.000 dollars alors que la version la moins chère est proposée aujourd’hui à 49.000 dollars, soit 40 % de plus qu’annoncé. Dotée de l’assistance à la conduite et d’autres options, la Model 3 atteint 60.000 dollars. Tesla affirme que plus de 400.000 acheteurs se sont engagés à acquérir la Sedan Model 3, moyennant un dépôt de 1.000 dollars.
Un spécialiste suggère que la réchauffiste Al Gore vienne au secours d’Elon Musk et de Tesla
Le successeur d’Elon Musk à la tête du conseil d’administration saura-t-il où il met les pieds ? Le gendarme de la Bourse américaine a donné 45 jours à Elon Musk pour céder sa place de président, tout en lui permettant de rester directeur général. Gene Munster, un financier spécialiste de Tesla chez Loup Venture, a suggéré lundi qu’Al Gore prenne la tête de l’entreprise. L’ancien vice-président américain, qui a fait du changement climatique version apocalyptique son juteux fonds de commerce, « serait un choix judicieux pour aider Tesla, en raison de son expérience d’administrateur et de sa passion pour l’environnementalisme ». Un réchauffiste au secours d’une affaire en déroute ? L’appel à Gore « offrirait une chance pour conseiller Musk et aider Tesla à atteindre sa durabilité », ajoute Gene Munster. Rappelons-nous que dès 2004, Gore avait écrit à propos de Tesla « In Musk I Trust » (« Je crois en Musk »). Il avait confié récemment qu’il entendait s’acheter une Tesla.
Après s’être effondrée le 27 septembre, l’action Tesla rebondissait le 1er octobre après que Musk eut dit à ses collaborateurs que l’entreprise était « très près » de devenir enfin bénéficiaire. Apparemment, il va falloir encore beaucoup de camions porte-autos pour y parvenir. Et une bonne dose de matraquage réchauffiste version Al Gore.