La Banque mondiale propose de revoir l’évaluation de la pauvreté en focalisant sur les individus plutôt que les foyers

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Dans son rapport sur la pauvreté et la prospérité partagée, la Banque mondiale vient modifier en profondeur la manière dont se fait l’évaluation de la pauvreté dans le monde, pour mettre fin aux distorsions que provoque selon elle la pratique actuelle qui consiste à récolter les données au niveau des foyers et non des individus. La « perspective de genre » pointe sous les recommandations de l’institution supranationale, qui se lamente de voir des niveaux de pauvreté très similaires entre hommes et femmes à l’aune des évaluations actuelles. Derrière les objectifs affichés, on devine une nouvelle attaque contre l’institution familiale qu’il s’agit de diviser en son propre sein.
 
Le nouveau rapport de la Banque mondiale met ainsi à mal les statistiques habituellement retenues. Globalement, le taux de pauvreté des hommes et des femmes, de 12,3 % et de 12,8 % respectivement, est très semblable si l’on se fie aux données de 2013. Cela reste vrai même là où la pauvreté est la plus répandue et la plus sévère, à savoir en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne.
 

La Banque mondiale promeut l’individualisation économique

 
Dans ces régions, la vision de la réalité serait bien différente à en croire la Banque mondiale, si l’on tenait compte des différences entre individus au sein d’un même foyer. On y compte environ 22,3 % d’hommes pauvres contre 27,8 % de femmes pauvres à l’âge de la productivité maximale mais aussi de la reproduction, entre 25 et 34 ans : une différence importante qui s’explique par le mariage, les naissances et la présence de jeunes enfants au foyer qui réduisent l’activité économique extérieure des femmes, contraintes de réaliser des tâches non rémunérées chez elles.
 
Que les hommes leur apportent de quoi subsister, elle et leurs enfants communs, n’entre pas en ligne de compte pour la Banque mondiale. Celle-ci dénonce l’évaluation par foyer qui suppose que chaque membre de la maisonnée dispose d’une part égale de la consommation familiale. « A dessein », commente le Financial Express de New Delhi, les chiffres occultent les différences de pauvreté individuelle au sein du foyer.
 

L’évaluation de la pauvreté ne devrait plus s’intéresser aux foyers mais aux individus

 
On retrouve bien sûr le recours à une logique de pouvoir et de dénonciation de la domination propre aux déclinaisons modernes de la lutte des classes, selon des schémas dialectiques bien rodés : si l’on constate de telles différences au niveau individuel, soutient la banque mondiale, c’est qu’il y a aussi une « distribution inégale du pouvoir au sein du foyer qui tend à favoriser les hommes dans de nombreux pays ».
 
La Banque mondiale se plaint de la difficulté d’obtenir des données individuelles, soit en raison de difficultés extérieures dans les pays en conflit, soit à cause de la complexité des évaluations qui exigeraient selon elle de tenir compte de facteurs comme l’utilisation du temps, la violence, l’accès aux services et aux biens. Mais récolter toutes ces informations contribuerait selon elle à mieux cibler la protection sociale et mettre en place des programmes de développement étendus.
 

Banque mondiale et prélèvement des impôts à la source, même combat

 
Autrement dit, utiliser une nouvelle fois une politique de socialisme mondial et d’ingérence par le biais des institutions internationales pour modifier les rapports et la façon de vivre à l’intérieur des familles.
 
Cette haine de la notion de foyer se retrouve aujourd’hui en France à travers la mise en place du prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source dont l’un des objectifs les plus évidents et les plus nocifs est d’aboutir à l’individualisation de l’impôt.
 

Jeanne Smits