Un prêtre argentin, professeur d’université et responsable du blog www.quenotelacuenten.org, a publié jeudi le témoignage d’un jeune en qui il a « toute confiance » sur le déroulement du synode sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. L’abbé Javier Olivera Ravasi rapporte le récit de ce jeune sur ce qu’il a vu alors qu’il a pu participer aux sessions. L’impression générale est consternante (sinon surprenante) : ce jeune ami a pu constater comment les jeunes ont « orienté » le synode, le dirigeant clairement à gauche et dans le sens le plus progressiste.
Voici ce qu’il a raconté.
Le synode a été dirigé à gauche, assure le témoignage d’un jeune
1. Les » auditeurs » étaient des jeunes qui avaient participé aux sessions et au « pré-synode ». Certains de ces auditeurs n’étaient d’ailleurs pas jeunes du tout : il s’agissait de professionnels de l’éducation et de responsables de congrégations religieuses. En principe, ils devaient apporter une « aide spécialisée » aux évêques : dans la réalité, ils étaient plutôt là pour promouvoir les modifications progressistes.
Ils allaient même jusqu’à proposer des « modi ».
2. Tout au long du synode il y a eu une sorte de « barre » du genre supporters de football, avec des auditeurs fans qui applaudissaient et criaient dans l’Aula du synode chaque fois qu’un évêque parlait d’ouverture, de la présence des jeunes et des femmes dans « tous » les espaces de décision, de l’accueil et de l’intégration des homosexuels. Ils faisaient silence au contraire chaque fois qu’on parlait de Jean-Paul II, de clarté de la doctrine, etc.
D’aucuns ont interprété ces manifestations de joie juvénile comme des « motions de l’Esprit ».
« On aurait dit Mai-68 », a commenté un participant.
3. Il faut avoir à l’esprit que l’écrasante majorité des évêques véritablement délégués par leur conférence épiscopale pour n’étaient pas favorables à ces changements. Au contraire ils les ont beaucoup critiqués. Mais le staff du synode, choisi directement, ainsi que ces jeunes auditeurs ont constitué la minorité dirigeante donnant une impression de majorité. Ils insistaient pour qu’on « approfondisse » les thèmes brûlants – homosexualité au sein de l’Eglise, célibat sacerdotal, communion pour les divorcés remariés, participation de la femme, etc. Toujours avec les mêmes mots : empathie, ne pas exclure, valoriser la diversité, ne pas stigmatiser, etc…
4. Les apports au document final ont majoritairement consisté en des corrections allant dans le bon sens, tandis que de nombreux évêques évoquaient leur propre inquiétude dans les couloirs à propos de ce qui se passait à l’intérieur.
5. L’Instrumentum laboris a été très critiqué, vu qu’il comportait de nombreuses citations du pré-synode, notamment en ce que celui-ci a critiqué l’Eglise, et aussi parce qu’il s’appuyait peu sur des citations bibliques, du Magistère, de la doctrine. Mais on a insisté pour que ces éléments de l’Instrumentum ne soient pas ôtées parce qu’ils constituent « l’expression des jeunes ».
6. La confusion a régné jusqu’à la fin sur le point de savoir si on avait affaire à un synode des évêques ou bien à une sorte de JMJ, si bien que quelqu’un a suggéré de parler de « synode des jeunes auprès des évêques » plutôt que de « synode des évêques sur les jeunes ».
7. Les évêques africains, slaves, du Proche Orient et l’immense majorité des évêques de langue anglaise ainsi que les Asiatiques partageaient une bonne ligne doctrinale. Les latino-américains étaient mélangés. Les Européens étaient plutôt moyens
Le synode orienté à gauche par les jeunes eux-mêmes
N’oublions pas que les jeunes « mandatés » pour assister au pré-synode et au synode ont été triés sur le volet, et que les jeunes d’esprit traditionnel ont été marginalisés.
Le document final du synode sera soumis au vote ce samedi, deux heures après avoir été diffusé auprès des évêques, sur un texte en langue italienne traduit oralement seulement pour les non italophones, et chaque article devra obtenir une majorité des deux tiers pour être adopté. Un contexte où tout est possible.