Au sujet du Synode sur la synodalité qui se déroule actuellement à Rome, on nous explique sans cesse qu’il s’agit d’un cheminement « avec l’Esprit », où plusieurs centaines de personnes dialoguant ensemble seront en vérité en « conversation » avec le Saint-Esprit qui saura faire sortir de ces discussions une nouvelle feuille de route pour l’Eglise. Vraiment ? Comment savoir si la ligne directe avec « l’Esprit » fonctionne ? Après tout, l’Eglise d’Allemagne a adopté une méthodologie analogue, mais son dialogue a abouti à la revendication du mariage des prêtres, de la bénédiction des couples homosexuelles et du sacerdoce des femmes…

Quel discernement de l’action du Saint-Esprit au synode ?

Lors du point presse organisé à la salle de Presse du Vatican le 6 octobre, Diane Montagna, journaliste accréditée auprès du Saint Siège, interpellait à ce sujet Paolo Ruffini, le préfet du Secrétariat du Vatican pour les communications, confronté à la dure tâche de remplir trois quarts d’heure de conférence sans avoir rien de concret à dire aux médias, en raison de la « discrétion » et de la « confidentialité » voulues par le pape quant à ce qui s’y dit. Il avait donc parlé de l’Esprit, principal acteur de cette réunion, à l’en croire.

Intervention de Diane Montagna, en fin de conférence : « Une question fondamentale au sujet du Synode. De façon répétée, les personnes responsables du Synode, y compris vous-même, avez parlé du Saint-Esprit comme du “protagoniste” du Synode. Encore et encore, on nous parle du Saint-Esprit. Traditionnellement – et en fait, pas seulement traditionnellement – l’Eglise catholique discerne la présence du Saint-Esprit en déterminant si une chose est en accord avec la Révélation divine, avec le consensus unanime des Pères et la tradition apostolique. Comment cette assemblée s’y prend-elle pour discerner si une chose vient du Saint-Esprit ou d’un autre esprit ? »

Une ligne directe sans bénéfice d’inventaire

Réponse de Paolo Ruffini : « Je peux répondre en citant le Credo, que tu connais bien : “Je crois au Saint-Esprit.” Pour le reste, c’est le peuple de Dieu en chemin qui est réuni pour prier et converser ensemble. Dans l’histoire, comme dans l’histoire d’avant, des moments surgissent où le Peuple de Dieu se rassemble, prie, Dieu avec lui, et le Saint-Esprit l’aide à discerner. »

Privée du micro, Diane Montagna, qui était au premier rang, lança : « Mais comment savons-nous que c’est le Saint-Esprit ? »

Pas de réponse, après la première non-réponse…

J.S.