C’est assez rare pour être noté : Ralph Keeling, scientifique co-auteur d’une étude sur le climat qui fit les gros titres, et ses collègues viennent d’admettre avoir « raté » leur travail. Ils affirmaient avoir découvert une hausse de la température des océans 60 % supérieure à celle établie jusque-là. Or cette étude, reconnaissent-ils aujourd’hui, a été entachée d’une erreur mathématique, laquelle avait été débusquée par le scientifique Nic Lewis qui avait évoqué « de graves (mais certainement involontaires) erreurs ». Or ces erreurs sont susceptibles de modifier considérablement les prédictions alarmistes de réchauffement océanique et, partant, de réchauffement global.
Les chercheurs auteurs de l’étude alarmiste sur le réchauffement des océans font ainsi amende honorable, ce qui est d’autant plus rare en ces jours de bourrage de crâne climato-apocalyptique que c’est un collègue climato-sceptique qui a levé le lièvre. « Quand nous avons pris connaissance de son objection, nous nous sommes immédiatement rendus compte qu’il était évident qu’on avait un problème », a expliqué le co-auteur de l’étude, Ralph Keeling, au San Diego Union-Tribune. Le travail en question, publié en octobre, utilise une nouvelle méthode de mesure de la chaleur reçue par les océans. Elle avait conclu qu’ils avaient absorbé 60 % plus de chaleur qu’on ne le pensait jusqu’alors. De quoi faire les choux gras des médias et politiciens réchauffistes.
« De plus importantes marges d’erreur » sur l’absorption de chaleur par les océans
Ralph Keeling, qui officie à la Scripps Institution of Oceanography, a assumé l’erreur, remercié Nic Lewis de l’avoir débusquée et a fait publier un rectificatif dans la revue Nature. Dans sa précision, Ralph Keeling explique certes que « l’effet combiné de ces deux corrections a un effet marginal sur nos calculs de l’absorption globale de la chaleur » par les océans. Pour autant, reconnaît-il, ces erreurs signifient qu’il existe « des marges d’incertitude plus importantes » que les auteurs ne l’avaient initialement établi. Les corrections de Nic Lewis ont rapidement été confirmées par le professeur Roger Pielke Jr de l’Université du Colorado qui a salué la reconnaissance et la bonne volonté de Ralph Keeling à reconnaître son erreur comme « une leçon de courtoisie ».
Au final, si Ralph Keeling et ses collègues maintiennent qu’ils ont mis au jour un réchauffement plus important qu’on ne l’estimait auparavant, leur conclusion principale, selon laquelle les océans ont absorbé 60 % plus de chaleur qu’on ne l’envisageait jusqu’ici, est entachée d’une bien plus grande incertitude. « Nos marges d’erreur sont désormais trop importantes pour estimer précisément la quantité exacte de chaleur qui pénètre dans les océans, nous nous sommes vraiment loupés sur la marge d’erreur », a reconnu Ralph Keeling.
La méthode de Ralph Keeling « sous-estime considérablement l’incertitude »
Ralph Keeling et ses co-auteurs avaient établi une nouvelle façon de mesurer l’absorption de la chaleur par les océans en estimant le volume de dioxyde de carbone et d’oxygène dans l’atmosphère. Même si toutes les approches méritent d’être utilisées, les scientifiques restent perplexes sur cette méthode apparemment complexe. Pour Nic Lewis, qui s’est exprimé dans le Washington Post, « leur approche sous-estime considérablement l’incertitude, exagérant ainsi jusqu’à 30 % l’estimation-pivot ». Lewis relève la légèreté de l’équipe de Keeling en expliquant qu’il ne lui a suffi que « de quelques heures d’analyse et de calculs pour découvrir de graves (mais sûrement involontaires) erreurs dans les chiffrages sous-jacents ».
Les modèles de réchauffement global du GIEC remis en question
Nic Lewis critique depuis longtemps la confiance aveugle qu’accordent les scientifiques aux modèles climatiques afin de pouvoir prédire les évolutions futures. Nic Lewis et Judith Curry ont publié en début d’année une étude qui démontre que ces modèles climatiques surestiment le réchauffement global de quelque 45 %. Ces algorithmes, utilisés par le GIEC comme son principal outil de chantage destiné à pousser les mutations technologiques et les gigantesques intérêts qui les accompagnent, sont « sans rapport avec les tendances d’évolution des températures » observées, avaient-ils établi. Lewis et Curry écrivaient ainsi que le réchauffement moyen multiséculaire ou multi-décennal « ne s’établissait qu’entre 55 % et 70 % de ceux simulés par les modèles CMIP5 » utilisés par le GIEC.