Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg a démissionné à la suite d’une inspection lancée par le Vatican en juin 2022. La procédure est rare, le résultat de l’inspection demeure inconnu, et l’on se trouve réduit aux conjectures. En juin dernier, Ravel s’était séparé de l’économe du diocèse, Jacques Bourrier, puis en mars de l’évêque auxiliaire, Christian Kratz, et en avril du vicaire général Hubert Schmitt. Ces deux derniers cas sont liés au nettoyage auquel l’archevêque se livrait en matière d’abus sexuel. « Un très bon travail » selon l’association Jonas Strasbourg (une quarantaine de chrétiens de gauche nostalgiques de Mgr Gaillot) qui en même temps a manifesté sur le parvis de la cathédrale avec des pancartes « Ravel démission » et a fait circuler contre lui une pétition recueillant la signature de quelques prêtres qui lui reproche à mot couverts son conservatisme.

La raison de ces contradictions se lit dans la vie de Luc Ravel. Quand ce polytechnicien d’origine martiniquaise fut évêque aux armées, il écrivit ceci dans un éditorial après l’attentat contre Charlie Hebdo : « D’un côté, des adversaires déclarés et reconnus : les terroristes de la bombe, vengeurs du prophète. De l’autre côté, des adversaires non déclarés mais bien connus : les terroristes de la pensée, prescripteurs de la laïcité, adorateurs de la République. » Et dans le même éditorial : « l’idéologie de la bien-pensance fait chaque année 200 000 victimes dans le sein de leur mère. L’IVG devenue droit fondamental est une arme de destruction massive. (…) nous ne devons pas cautionner les folies de l’euthanasie, du mariage pour tous… » Et, dans une interview aux Dernières Nouvelles d’Alsace en juillet 2017, il affirmait qu’en France l’avortement « n’est pas seulement concédé mais promu ». L’étonnant est qu’il n’ait pas été démissionné plus tôt.

PM