Un prêtre dénonce la sous-culture de l’homosexualité du grand séminaire britannique – et le silence des évêques

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C’est une lettre ouverte rédigée par le père David Marsden, ancien tuteur de formation au séminaire britannique St. Mary’s à Oscott, en Angleterre. Après des années de silence, poussé par les scandales d’abus sexuels qui s’accumulent, il a voulu, lui aussi, percer la chape de plomb qui couvre la tolérance, voire la protection accordée à l’homosexualité dans l’Église catholique, parmi ses propres prélats et prêtres, au cœur même de ses séminaires. C’est pour avoir tenté de maintenir l’enseignement de l’Église à ce sujet qu’il a été démis de ses fonctions.
 
Ses accusations sont sans ambages. « À la lumière du rapport explosif de l’archevêque Viganò, il devient encore plus évident que la cabale homosexuelle opérant dans l’Église catholique existe au plus haut niveau et même incrimine le pape François lui-même » écrit le père Marsden, qui voit l’éclatement de ce furoncle comme le début, finalement, d’une purification nécessaire.
 

Un prêtre britannique demande aux évêques de réformer les séminaires

 
« Je vous écris à tous pour vous demander d’agir et de prendre les mesures nécessaires pour réformer les trois séminaires restants en Angleterre. Les séminaristes orthodoxes [qui respectent le canon] et hétérosexuels méritent un séminaire exempt de sous-culture gay et de personnel de formation homosexuel. »
 
Adressée aux évêques d’Angleterre, d’Écosse et du Pays de Galles, la lettre ouverte du père David Marsden (qu’on peut lire in extenso sur le site Church militant) se veut aussi un témoignage : « Je pense qu’il est de mon devoir d’informer à présent les catholiques fidèles que le collectif homosexuel au sein de la hiérarchie qui a permis à McCarrick de fonctionner sans obstruction est toujours bien vivant aujourd’hui dans l’Église catholique en Angleterre et au Pays de Galles ».
 
Son argument est simple : il a lui-même été démis de ses fonctions pour être entré en confrontation avec ce « collectif ». En poste depuis une année seulement au séminaire catholique de l’archidiocèse de Birmingham, il a été limogé en mai dernier par le recteur du séminaire, le chanoine David Oakley, parce qu’il avait recommandé à un séminariste ouvertement homosexuel de quitter le programme de formation. Le recteur lui a rétorqué que son évêque était « catégorique » sur le fait que cet élève resterait en formation, « que ce n’était pas ainsi que lui-même et plusieurs évêques interprétaient l’enseignement de l’Église sur l’homosexualité »…
 
Il y a deux ans, c’est aussi pour cette raison qu’il avait démissionné du St. Patrick’s College de Maynooth : parce qu’ils dirigeaient ouvertement des hommes homosexuels à la prêtrise.
 

Du « devoir de dissuader (une personne homosexuelle) de se diriger en conscience vers l’ordination »

 
Ainsi, il y a des religieux aux postes essentiels dans les séminaires qui ne s’opposent pas à l’homosexualité de leurs recrues, voire qu’ils le sont, déjà, eux-mêmes.
 
Le père David Marsden rapporte qu’un directeur spirituel du séminaire d’Oscott avait admis devant lui éprouver de l’attirance pour les jeunes hommes et que le chanoine David Oakley n’avait rien fait contre. « Le recteur est conscient de ce fait mais semble incapable de se confronter avec cet individu. Il a pourtant même noté que les amis qui accompagnent cet homme pour les vacances, chaque année, sont également homosexuels »…
 
Un autre des directeurs spirituels du séminaire pense aussi que les prêtres homosexuels sont une excellente idée car ils peuvent servir plus efficacement la communauté catholique homosexuelle !
 
Très clairement, la politique menée à Oscott semble être que si un candidat ne met pas en scène « ses tendances homosexuelles pour le moment ou ne se comporte pas de manière inappropriée, alors il est libre de suivre le programme de formation et d’avancer vers les ordres sacrés ».
 
On notera aussi, comme le remarque le père Marsden, que certains séminaristes sont envoyés au centre St. Luke de Manchester pour une évaluation psychologique dans le cadre de la politique de sélection… Cet établissement de santé mentale, réservé au clergé catholique, est connu pour soutenir des positions ambiguës sur l’homosexualité et la pédophilie.
 

« Bien que l’enseignement soit clair, la pratique dans de nombreux diocèses est profondément compromise »

 
Mais le plus grave reste le silence qui vaut assentiment des évêques eux-mêmes. Le père Marsden précise que les archevêques de Birmingham (Bernard Longley) et de Westminster (Vincent Nichols) avaient été informés de ces problèmes à Oscott et « semblaient préférer les ignorer ». L’évêque du diocèse de Menevia, Mgr Thomas Burns (sacré par Mgr Cormac Murphy O’Connor qui, faut-il le rappeler, a été l’objet d’une brève enquête pour abus sexuels, en 2013, interrompue par le pape François lui-même) n’a, lui, jamais caché son approbation…
 
Et il n’y a personne pour les en tenir responsables !
 
Alors que l’enseignement de l’Église n’a pourtant jamais (encore) varié à ce sujet, comme le rappelle LifeSite. Une directive de 1961 signée par le pape Jean XXIII, stipulait déjà qu’« il faut interdire l’avancement des vœux et de l’ordination religieux aux personnes affligées de tendances néfastes à l’homosexualité ou à la pédérastie, car la vie commune et le ministère sacerdotal constitueraient des dangers aux graves conséquences ».
 
Et le Vatican l’a redit dans une instruction, en 2005, évoquant aussi les personnes qui « soutiennent la soi-disant « culture gay » ».
 

Homosexualité et culture de l’homosexualité : « Cela détruit la prêtrise de l’intérieur »

 
« Pourquoi continuons-nous à avoir des ecclésiastiques aussi passifs et au cœur faible dans des hauts lieux de direction dans l’Église ? Pourquoi ont-ils peur de prendre la parole sur des sujets tels que l’homosexualité dans le clergé et la toxique idéologie de genre qui déferle dans nos écoles ? »
 
Parce qu’il existe bel et bien « une cabale homosexuelle », pour reprendre les mots du père Marsden, qui opère dans l’Église « au plus haut niveau ». « À la lumière du scandale McCarrick et du rapport Viganò, il est devenu très clair que les cardinaux, les évêques et les membres du clergé du monde entier sont toujours ouvertement opposés à l’enseignement de l’Église interdisant l’entrée dans la formation au séminaire une orientation homosexuelle ».
 
« C’est la cause première du scandale le plus urgent de notre époque » : « Cela détruit la prêtrise de l’intérieur ». Si rien n’est fait pour s’attaquer à cette culture homosexuelle, d’autres scandales se produiront, selon le père Marsden, et la doctrine catholique sera essentiellement abîmée.
 
Mais peut-être est-ce afficher l’esprit trop « rigide » et donc forcément hypocrite dont parlait le pape François dans sa dernière homélie…
 
Clémentine Jallais