Selon Gérald Darmanin, Giorgia Meloni, qui préside le conseil des ministres italien, « est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue ». Pire, à son sens, l’immigration « s’amplifie ». Le ministre des Affaires étrangères italien a estimé ces paroles « inacceptables » et annulé une visite prévue à Paris. C’est la crise diplomatique. Des excuses sont exigées. Darmanin a cependant raison, non seulement Mme Meloni a régularisé 500.000 clandestins, mais elle n’a nullement tari les flux migratoires, et cela pour une bonne raison : c’est qu’elle reste prisonnière des règles de l’Union européenne. La solution qu’elle propose consiste à répartir la charge de l’immigration entre les pays membres. Elle est incapable, donc de résoudre le problème, et Darmanin l’est aussi, et il le sait : son objectif n’est pas de la stopper, mais de faire advenir la société ouverte, comme le montrent les appels du pied qu’il adresse en ce moment à l’arc-en-ciel.

Darmanin incapable d’être diplomate

Darmanin, qui serait incapable de faire un bon ministre des affaires étrangères, raisonne en politique intérieure. Il a fait une diversion à la controverse sur les brutalités policières dans les manifestions en cours, et vise Marine Le Pen par des déclarations complémentaires : « Meloni, c’est comme Le Pen, elle se fait élire sur ‘vous allez voir ce que vous allez voir’ et puis ce qu’on voit c’est que ça ne s’arrête pas ». Par un léger glissement, il préjuge de ce que ferait Marine Le Pen au pouvoir (elle n’y est pas). Il veut ainsi accréditer l’idée qu’il n’y a pas de solution parce que le problème dépend uniquement de la pression migratoire ; « La vérité, c’est qu’il y a en Tunisie (…) une situation politique qui fait que beaucoup d’enfants notamment remontent par l’Italie ». En même temps qu’il taxe Mme Meloni d’incapacité pour satisfaire sa droite, il ouvre de fait ses frontières pour satisfaire sa gauche. C’est un pourvoyeur martial du grand remplacement.

Comment Darmanin incite à la révolution arc-en-ciel dans l’armée

Plus globalement, c’est un utile artisan de la révolution mondialiste. Car, sur le plan LGBT +, si important à la société ouverte, il a proposé une avancée relevant de son ministère. Aujourd’hui, par prudence pour la santé des gendarmes et des pompiers qui dépendent du ministère de la Défense, on ne recrute pas de séropositifs. Or, selon Têtu, Darmanin a écrit le 2 mai à son confrère des armées pour que cela cesse « à très brève échéance ». En novembre 2020, sept associations avaient saisi le Conseil d’Etat contre cette « discrimination à l’embauche ». Anticipant la décision du Conseil, le ministre de l’Intérieur avait déjà permis en novembre 2022 l’embauche de séropositifs dans la police, il demande aujourd’hui à son collègue de la défense de faire de même, par une révolution subreptice du règlement des armées : « Cet état de fait lié au statut de militaire et aux contraintes qu’il impose semble devoir évoluer ».

Coups de menton sur l’immigration, caresse pour l’arc-en-ciel

Pour couronner le tout, le ministre hyper-actif a donné à la Voix du Nord un entretien où il fait son mea culpa pour avoir voté en 2013 contre le mariage pour tous : « Je me suis trompé. Si c’était à refaire, je voterais le texte du mariage pour tous ». Et d’ajouter : « Dix ans après, j’ai pu constater que le mariage homosexuel, comme l’adoption par les couples homosexuels, ne changent rien ». Gérald Darmanin est le parfait agent de la révolution arc-en-ciel : il donne l’occasion à l’extrême gauche de hurler contre les brutalités policières et la répression prétendue de l’immigration, tout en épousant et en vulgarisant tous les poncifs de la société ouverte.

Pauline Mille