Fin mai, le président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, à proclamé une loi contre les actes homosexuels et la propagande homosexualiste dont l’ONU a jugé le « texte discriminatoire, probablement le pire du monde en son genre ». Et sans doute peut-il surprendre un occidental, en ce qu’il prévoit, dans certains cas de récidive, une condamnation à mort. Le lobby arc-en-ciel en profite pour attribuer cette loi qu’elle estime « odieuse » (ou « honteuse », selon Joe Biden, ou encore « déplorable », pour Josep Borell, commissaire européen) à l’influence de la droite chrétienne américaine sur l’Ouganda. Cette accusation, contraire à l’historique de la question, permet au lobby LGBT+ de se défausser de sa propre responsabilité.
A l’origine, le sida, problème moral pour Museveni
Dans les années 80 et 90, l’Ouganda a été frappé comme d’autres pays d’Afrique australe (Malawi, Kenya, Zambie, Afrique du Sud) par une forte épidémie de sida. Le taux de prévalence des séropositifs montait à trente pour cent. C’est alors que, rompant avec les recommandations de l’ONU et l’idéologie du tout capote, Yoweri Museveni lança une stratégie fondée sur le changement des comportements, ce qui entraîna la réduction du nombre de partenaires sexuels et l’interdiction des actes homosexuels, principaux vecteurs de l’infection. Le succès fut foudroyant, et ramena la santé en Ouganda quand ses voisins traînaient une situation catastrophique. Il avait fait sensation en 2004 à la Conférence de Bangkok en affirmant : « Le sida est principalement un problème moral. »
Sanctions occidentales contre l’Ouganda voilà dix ans
Ce problème moral n’entraîne nulle haine ni phobie chez Yoweri Museveni. Il a exigé, avant de la signer, que les parlementaires de l’Ouganda intègrent dans la loi ce passage : « Une personne qui est présumée ou soupçonnée d’être homosexuelle, qui n’a pas commis d’acte sexuel avec une autre personne de même sexe, ne commet pas le délit d’homosexualité ». Il faut ajouter aussi que la peine de mort est tombée en désuétude en Ouganda, et que l’objet réel de la loi est de freiner la promotion de l’homosexualité. Voilà ce que la communauté internationale ne supporte pas. Dès 2014, elle a réagi. La Suède, les Pays-Bas, les Etats-Unis, avaient bloqué leurs aides à l’Ouganda. Et la Maison blanche menace aujourd’hui l’Ouganda de « conséquences » économiques.
En 2014, Museveni a cédé devant l’arc-en-ciel mondial
Le malheureux Yoweri Museveni se trouve forcé de louvoyer entre l’intérêt de ses concitoyens et l’arc-en-ciel mondial tout entier à sa proie attaché. En 2014, elle était passé par les juges de la cour suprême ougandaise, tout acquis à sa cause, pour invalider la première loi contre la propagande LGBT+. Yoweri Musseweni avait fini par céder, et rentrer dans le giron de l’ONU également sur la question du contrôle des naissances. Aujourd’hui, avec cette nouvelle loi, il tente un nouvel essai, mais la communauté arc-en-ciel agite un nouvel épouvantail pour le contrer : le modèle ougandais contre le sida qu’il a fait prévaloir avec des majorités solides depuis les années 90 serait… le fruit du colonialisme et de l’ingérence des chrétiens réactionnaires américains !
Qui veut la mort de qui ?
Cette campagne a été lancée en Occident ! Nicolas Opiyo, avocat ougandais spécialisé dans les droits de l’homme a écrit dans le quotidien britannique de gauche The Guardian : « La vague d’homophobie et de transphobie en Ouganda et dans la région n’a rien à voir avec les valeurs ougandaises ou africaines. » Et le Washington Post a rappelé dans cette veine que, du temps de la colonisation britannique, l’homosexualité était considérée en Ouganda comme un crime. Allant plus loin, le clergyman anglican Kapya Kaoma, chercheurs à l’Université de Boston, implique l’évangélisme américain. Et affirme que l’évangélisme américain a été « utilisé pour diaboliser (les LGBT+), en fait, pour tuer ».
C’est l’Occident arc-en-ciel qui s’ingère en Ouganda
Il cite pour appuyer son propos une enquête du Byline Times selon laquelle, depuis 2015, des organisations évangélistes de droite auraient dépensé ainsi 20 millions de dollars en Afrique sub-saharienne. Et selon OpenDemocracy, Family Watch International serait le coach de nombreux politiciens africains en matière d’éducation sexuelle. Deux choses sont à noter : ces accusations vagues et ces montants faibles portent sur des faits postérieurs à 2015, donc aux pressions subies par l’Ouganda et son président en 2014. Elle inverse donc le processus : c’est pour répondre à la tentative d’asphyxie lancée par la communauté internationale arc-en-ciel que quelques chrétiens tentent d’aider l’Ouganda à mener sa propre politique.
Une lutte à mort entre deux morales
Sharon Slater, la présidente de Family Watch International, a reconnu avoir contribué à former quelques politiciens africains de haut rang, mais elle rappelle la démesure de la propagande adverse : « Des pays occidentaux versent des millions de dollars pour pousser à une éducation qui promeut la promiscuité, la bestialité, la pédophilie aux enfants africains, et l’on voit que ces donateurs et leurs médias sont en train de de nous détruire pour avoir dévoilé leur programme ». Elle nie cependant toute implication dans la loi actuelle : « C’est une pure forgerie. » Le coupable s’est mué en accusateur, selon une technique éprouvée. Le mondialisme arc-en-ciel veut imposer à toute la planète sa « morale », et veut la mort tant des us et mœurs locaux que de la doctrine chrétienne.