Le petit refrain était régulièrement repris ici et là, l’Union européenne s’en était aussi mêlée en septembre, ce qui devait arriver arrive : la Californie a présenté, le 31 janvier, le premier programme national de réparations liées à l’esclavage. L’invraisemblable prend forme. S’il n’y est pas question d’espèces sonnantes et trébuchantes, au grand regret, on s’en doute, de certains, les 14 mesures introduites par le Legislative Black Caucus touchent à l’éducation, aux droits civiques et à la justice pénale. Et comprennent, en premier lieu, des excuses formelles pour « les violations des droits de l’homme et les crimes contre l’humanité contre les esclaves africains et leurs descendants ».
Cette soi-disant justice réparatrice n’est ni plus ni moins qu’une discrimination positive de haute volée doublée d’un non-sens flagrant, qui rajoutera de l’huile sur le feu de la victimisation des Noirs et du racisme anti-Blancs.
La Californie, leader du wokisme
La Californie devient ainsi le premier Etat du pays à remporter cette course menée par la gauche progressiste et marxiste, pour justifier ce faux concept de justice qui fait valoir que des indemnités devraient être versées aux descendants d’esclaves d’Afrique subsaharienne qui ont été les victimes de la traite et réduits en esclavage. Faux concept puisque si une telle justice devait exister, elle concernerait des peuplades entières, et pas seulement noires, loin s’en faut : toutes les cultures du monde ont des griefs à ce sujet.
Mais l’acharnement wokiste fonctionne ! Et dans le pays des Black Lives Matter, cette dette est devenue une évidence politique. Quand bien même ils prennent prétexte d’un acte qui n’a été ni commis, ni subi par les parties existantes aujourd’hui… Le parti-pris idéologique est plus fort que tout.
Comme le rapporte Politico, cette nouvelle initiative législative fait suite à 111 pages de recommandations publiées l’année dernière par le groupe de travail sur les réparations commandé par l’Etat de Californie – le Colorado, New York et le Massachusetts sont sur la même voie.
Les intéressés rêvaient bien évidemment tous d’argent ! Mais cette idée a reçu un accueil plutôt froid de la part de nombreux Démocrates d’Etat. Dans une Californie où les minorités latinos et asiatiques sont également nombreuses, la position était difficilement tenable. Et puis surtout, leurs ambitions étaient intenables et titanesques – Jeanne Smits les avait, ici, évoquées. Rappelons que des militants noirs ont exigé des paiements en espèces pouvant atteindre 800.000 dollars par personne, conformément au prix moyen des maisons dans l’Etat, ainsi que des subventions aux entreprises appartenant à des Noirs et 6 à 8 hectares de terre par personne !
Réparations en tout genre
Néanmoins, l’une des mesures s’en approcherait, qui propose de rendre à leurs propriétaires d’origine ou leurs descendants les biens saisis lors de spoliations effectuées sur le prétexte racial, ou d’offrir un autre recours efficace, comme l’indemnisation. La récente affaire de Bruce’s Beach en est une illustration, où les héritiers d’un couple qui avait acheté, en 1912, un terrain pour 1.225 dollars, et s’était bientôt fait exproprier par la ville, se voit aujourd’hui proposer par icelle la somme de 20 millions de dollars.
Le plan de réparations comporte également la création d’un programme de subventions pour augmenter les inscriptions des Noirs au lycée et à l’université dans les programmes liés aux sciences et aux technologies (sic), l’arrêt de la discrimination capillaire dans le sport ou la fin de la surreprésentation des Noirs en isolement cellulaire dans les prisons…
Une proposition, surtout, enfonce le clou et se heurte même à la Constitution californienne : elle veut permettre à l’Etat de financer des programmes visant à « augmenter l’espérance de vie, améliorer les résultats scolaires ou sortir de la pauvreté des groupes spécifiques, en fonction de la race, de la couleur, de l’origine ethnique, de l’origine nationale ou des genres, sexes ou orientations sexuelles marginalisés ». On imagine les élargissements possibles de ces faveurs calculées.
« Démanteler l’héritage de l’esclavage et du racisme systémique » à l’égard des Noirs
On l’a bien compris : « le vrai sens du mot, réparer, implique bien plus », a déclaré le membre de l’Assemblée Lori Wilson, présidente du caucus, dans un communiqué : « Nous avons besoin d’une approche globale pour démanteler l’héritage de l’esclavage et du racisme systémique ». Plus encore qu’annuler ce racisme, il faut en hisser la prétendue victime au haut de son statut et l’y laisser demeurer : le caucus parle d’un « effort pluriannuel » et donc potentiellement renouvelable ad libitum.
Comme le faisait remarquer un journaliste de TheNewAmerican, somme toute, « les partisans des réparations vendent à découvert ceux qu’ils prétendent défendre en arguant essentiellement que ces communautés sont perpétuellement incapables de prospérer par leurs propres efforts et ne peuvent réussir que si elles sont prises en charge. En fin de compte, la campagne de réparations n’est rien d’autre qu’une manifestation du marxisme culturel visant à diviser les citoyens sur la base de la race et à maintenir les Noirs dans la tente démocrate par l’altérité, la démagogie et la corruption de l’électorat ».
De plus, c’est très clairement la volonté d’une élite. Un intéressant sondage du respectable Pew Research Center, mené en octobre 2021, indiquait que 68 % des adultes américains, toutes origines confondues, considèrent que les descendants des peuples esclavagisés aux Etats-Unis, ne doivent bénéficier de réparations d’aucune sorte, que ce soit en argent ou en terres – même parmi les Noirs, 17 % ne le souhaitent pas.
En revanche, tout change avec l’âge : chez les plus de 65 ans, ils sont plus de 80 % à le penser, mais chez les 18-29, ils ne sont plus que 52 %, du fait de la proportion plus élevée des communautés noires ou métis, mais surtout du fait que l’idéologie progressiste a retourné comme il faut ces jeunes cerveaux.
Encore quelques années, et c’est la majorité qui réclamera cette discrimination positive désastreuse. Et ce sera le gouvernement fédéral qui la mettra en place.