La Banque mondiale prône le multilatéralisme et encense la Chine

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La Banque mondiale elle aussi prône le multilatéralisme : celui-ci est essentiel pour confronter les défis mondiaux actuels, vient de déclarer Axel van Trotsenburg, son directeur général senior. Et ce qui compte, ce n’est pas seulement qui le dit – à l’unisson de la Russie, de la Chine, des BRICS, du « sud global » – mais à qui. Van Trotsenburg répondait dimanche, en marge de la 60e conférence sur la sécurité de Munich, aux questions de Xinhua, la plus grande et la plus ancienne des deux principales agences d’information chinoises, sous contrôle du Parti communiste chinois. Le multilatéralisme consiste selon le banquier mondial en la « solidarité internationale ». Il a ajouté que la Chine est un membre actif et significatif de la Banque mondiale et qu’elle a fait aux côtés de cette dernière « un voyage très intéressant » qui lui a permis de passer du statut de receveur de soutien financier à celui de pays donateur venant en aide aux nations les plus pauvres. Il a qualifié le parcours de la Chine de transformation « très positive » qui peut servir d’exemple aux pays en développement. Faut-il rappeler que la Chine est aux prises avec une catastrophe démographique, qu’elle fait face à des difficultés économiques importantes, qu’elle connaît un chômage des jeunes inédit, tel qu’on y a décidé de ne plus publier les statistiques ? Faut-il rappeler encore qu’il s’agit d’une société de surveillance et d’oppression ? Et qu’elle a des prétentions de leadership dans la gouvernance globale ? A la Banque mondiale, certainement. Mais il y a fort à croire que cela ne la défrise pas.