Kyle Clement, assistant d’un exorciste bien connu aux Etats-Unis, le P. Chad Ripperger, a déclaré lors d’un entretien donné à Raymund Maria de LifeSiteNews que la « bénédiction » des « couples » homosexuels et des couples vivant dans le péché sexuel, telle qu’elle est proposée par Fiducia supplicans, ouvre le prêtre aux forces démoniaques. Il a souligné qu’une telle bénédiction « confirme » les intéressés – bénis en tant que couple – dans leur relation peccamineuse stable : « Le vrai danger de ce type de bénédiction est qu’il confirme l’âme en un état de péché mortel habituel et sans repentance. » On devrait préciser qu’il s’agit d’une bénédiction au nom de Dieu, un blasphème qui est dès lors un appel aux démons.

Or le deuxième commandement du Décalogue, juste après le plus important, le premier qui nous enjoint d’adorer Dieu et de l’aimer, affirme : « Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment. »

Invoquer le nom du Seigneur en vain, voilà un péché d’une gravité extrême, lourde de conséquences… Avant que le Verbe de Dieu ne fût incarné, le judaïsme interdisait de prononcer ce nom en dehors de l’enceinte du Temple. Jésus-Christ, Fils de Dieu, nous a appris ce « nom qui est au-dessus de tout nom », celui de Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, et en nous apprenant à prier, la toute première prière qui lui est adressée dit : « Que votre nom soit sanctifié. »

La bénédiction des couples homosexuels invoque le nom de Dieu en vain

Ce nom revêt une importance primordiale pour les catholiques : c’est au nom de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit qu’on est baptisé, pardonné, uni en mariage… Et le catholique, qui ne doit pas plus que le juif prendre le nom de Dieu en vain, le prononce à chaque signe de croix, pour se mettre en prière, consacrer son temps et ses activités à Dieu, proclamer son appartenance à lui. Les saints noms de Jésus et de Marie font l’objet de fêtes liturgiques spéciales. Et c’est au nom de Jésus que tout genou fléchit, sur terre et dans le ciel…

C’est dire combien le nom mérite de respect, et d’autant plus quand il s’agit du nom le plus saint qui soit, celui de Dieu, qui s’exprime d’ailleurs par une parole, par un Nom qui est son Logos, la Deuxième Personne de la Sainte Trinité…

Les démons appelés par la bénédiction qui « justifie » le mal

La bénédiction d’un couple « à raison » de son identité de couple, comme le veut Fiducia supplicans qui ouvre accès à la bénédiction pour les couples irréguliers et de même sexe en tant que tels, constitue dès lors, on le comprend bien, une manière particulièrement perverse de prendre en vain le nom de Dieu : celui-ci est invoqué pour « dire du bien » de ce qui est béni, et qui est ouvertement hostile à la volonté de Dieu, qui il faut désirer et demander qu’elle soit faite.

Et ainsi il est juste de qualifier cela de blasphème.

Peut-on contourner l’obstacle, comme le prétend en quelque sorte Fiducia supplicans, en affirmant que la bénédiction proposée est « pastorale » et non « liturgique » ? Voici en guise de réponse la traduction d’extraits de l’interview de Kyle Clement par LifeSiteNews.

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Entretien avec Kyle Clement sur la bénédiction des couples homosexuels

LSN : Pouvez-vous expliquer la différence entre les bénédictions imprécatoires, celles qui sont données par voie de commandement en vertu de l’autorité spirituelle d’une personne sur une autre personne ou une chose, et les bénédictions déprécatoires, celles qui sont offertes par le biais d’une prière de demande adressée directement à Dieu ? Dans quelle catégorie se situent les bénédictions sacerdotales ? Est-il possible qu’une bénédiction sacerdotale ne soit pas un acte liturgique comme l’a prétendu le cardinal Fernandez ?

Kyle Clement : Une bénédiction imprécatoire consiste en ceci : « Moi », puis « mon nom », suivi d’une bénédiction : « je vous bénis ». Un exemple classique est une bénédiction qui fait trop défaut dans l’église domestique, à la maison, et qui est très simple : « Moi, ton père, je te bénis au nom de notre Père, Dieu tout-puissant. » Il s’agit là d’une bénédiction imprécatoire correctement exécutée. En tant que chef de famille et père de mes enfants, je ne peux donner cette bénédiction que dans mon foyer et à mes enfants. Il s’agit donc d’une utilisation très limitée de la forme imprécatoire.

En revanche, lorsqu’il s’agit d’un prêtre du Dieu Très-Haut, toutes ses bénédictions sont imprécatoires, car il est configuré à Dieu d’une manière ontologique telle qu’il ne peut pas agir « en tant qu’homme ». L’idée qu’un prêtre soit un simple homme est une idée fausse. Il fait l’objet d’un changement ontologique, métaphysique, qui le conforme à Dieu tout-puissant comme un sacrifice mis à part. Dans sa vie, dans ses pensées, ses paroles, ses actes, tout doit être conforme à cette nouvelle identité, à cette nouvelle conformité ontologique avec Dieu. Le cardinal Fernández a donc tort sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, et il n’y a pas moyen de le justifier, ni de le maquiller. Chaque bénédiction sacerdotale est un acte liturgique, une affirmation du statut de cette personne au sein de l’Eglise. C’est là tout le sens de la bénédiction.

LSN : Si un prêtre « bénit » un couple vivant dans l’adultère ou la fornication, ou un « couple » homosexuel, cela peut-il solliciter une activité démoniaque plutôt que les bénédictions de Dieu, puisqu’il invoque le nom du Christ et de la Sainte Trinité sur un couple constitué par une relation à caractère sexuel qui le met en état de péché mortel ?

KC : Le vrai danger de ce type de bénédiction est qu’il confirme l’âme en un état de péché mortel habituel et sans repentance.

Ce faisant, le prêtre se retrouve dans une situation de pierre à moudre. Que signifie cette expression ? « Mais celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attachât au cou la meule qu’un âne tourne, et qu’on le précipitât au fond de la mer » (Mt 18, 6). Très simplement, il s’agit d’un moment « pierre à moudre » pour le prêtre. Et il faut que cela soit dit. En tant que tel, c’est une chose très dangereuse.

LSN : La profanation de la fonction sacerdotale par une activité sacrilège, telle la tentative de donner une bénédiction à un couple constitué par une relation sexuelle pécheresse, ou par la commission d’un péché sexuel, invite-t-elle ou ouvre-t-elle le prêtre à l’activité ou à l’influence démoniaque ?

KC : Absolument. C’est une porte grande ouverte. Il y a aussi les péchés de ces ecclésiastiques. Il existe une liste de prêtres et d’évêques qui ont accédé à des sites et des lieux déviants, tels Grindr, et d’autres qui ont visionné du matériel pornographique, et (ou) commis des actes de pédophilie. Ils ont été impliqués dans des actions malhonnêtes et ont des relations malhonnêtes qui sont connues.

Ils devraient être suspendus, tout simplement.

(…)

LSN : Y a-t-il des démons de l’homosexualité, de l’adultère et de la fornication qui poussent à bénir et à légitimer ces péchés au sein de l’Eglise ?

KC : Excellente question. Cela renvoie directement à Notre Dame, à l’apparition de Fatima où Notre Dame a dit que la dernière attaque sera contre le mariage. Il s’agit bel et bien d’une attaque contre le mariage [en anglais : matrimony] Nous devons comprendre que dans le saint sacrement du mariage, le mot matrimonial vient de « matris », qui signifie la fonction de la maternité. Cette attaque vise directement la Sainte Mère et sa maternité du Christ, Roi de l’Univers. Cela milite contre l’ordre juste de la maternité, du mariage, de ce qui est matrimonial.

Commentaires et traduction par Jeanne Smits