« Abdelmasih H. », l’attaquant d’Annecy, n’était pas chrétien mais musulman, dit Elish Yako, secrétaire d’une association d’aide aux minorités d’Orient

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« S’il n’a donné le nom ni de sa mère, ni de son père,
c’est pour cacher leur religion »


« Abdelmasih H. », le « chrétien de Syrie » qui a attaqué et gravement blessé quatre enfants en bas âge dans une aire de jeux à Annecy en hurlant « Au nom de Jésus-Christ », n’était pas chrétien. C’est ce qu’affirme Elish Yako, fondateur de l’Association d’entraide aux minorités d’Orient, qui a pu enquêter grâce à ses contacts aussi bien en Syrie qu’en Suède et confirmer ainsi son intuition : un dérangé, fût-il chrétien, pourrait s’attaquer à des enfants comme l’a fait cet homme, mais pas en affirmant commettre son crime « au nom du Christ ». Pour Elish Yako, c’est un islamiste.

Elish Yako a lancé cette accusation sur Twitter, en affirmant : « Voici que la vérité sur le Syrien assassin d’Annecy fait jour peu à peu : il est faux chrétien terroriste qui aurait préparé son djihad depuis son départ de Syrie. En effet, nous avons cherché en Syrie, aucun certificat de baptême n’a été trouvé. »

Il ajoute : « En Suède, pas non plus de certificats de baptême ni de célibat, obligatoires pour se marier. Quant à son certificat de mariage le 11/05/2018 (dont les noms de sa femme et de ses parents sont cachés par respect pour leur souffrance), il y a caché sa véritable identité. Les cases : date et lieu de naissance et identité de ses parents sont vides. Voilà comment un terroriste peut se forger une fausse identité en abusant de la gentillesse et de la naïveté de vrais chrétiens ayant souffert eux-mêmes de persécutions. »

 

Elish Yako répond à nos questions

Contacté par téléphone, Elish Yako, lui-même Franco-Irakien, a expliqué à Reinformation.tv que son réseau de contacts parmi les communautés chrétiennes sur place au Proche-Orient et dans les pays d’Europe lui avait permis de lancer une vérification des assertions d’« Abdelmasih », prénom fréquent parmi les chrétiens de Syrie et qui signifie « serviteur du Messie » ou « serviteur du Christ ».

Ils ont notamment cherché en vain l’inscription du nom d’« Abdelmasih H. » dans les registres de baptême en Syrie.

M. Yako a publié une photo de la page du registre des mariages où figure l’union de cet homme avec une femme syrienne orthodoxe (les noms de cette dernière et de ses parents ont été occultés) et, surprise, « Abdelmasih » y est nommé mais pas ses parents.

« S’il n’a donné le nom ni de sa mère, ni de son père, c’est pour cacher leur religion », nous a déclaré Elish Yako, rappelant que leur simple lecture aurait permis de déterminer s’ils étaient musulmans.

L’homme ne semble pas non plus avoir fréquenté une paroisse chrétienne orientale dans les pays où il s’est trouvé.

 

« Abdelmasih », ce chrétien dont on ne retrouve pas le certificat de baptême

Il pense que l’homme a menti sur sa religion pour bénéficier d’un statut de réfugié lui facilitant l’entrée dans ce pays, comme d’autres « convertis pour les papiers », et avoir utilisé cette « conversion » pour épouser une chrétienne. Si le mariage remonte de 2018, le couple a vécu en concubinage pendant plusieurs années avant cette date.

Elish Yako souligne que les interviews de la mère de l’attaquant, dont font état de nombreux médias, ne donnent guère de renseignements à son sujet, sinon qu’elle habiterait aux Etats-Unis depuis dix ans et qu’elle aurait parlé « à l’AFP » pour évoquer la « profonde dépression » dont il souffrirait depuis longtemps.

Il pointe aussi le fait que l’attaquant portait un keffieh de type palestinien au moment de l’attaque, ce qui n’est une habitude ni chez les chrétiens en Orient ni chez ceux qui vivent en Europe.

 

L’attaquant d’Annecy, un musulman qui se cachait ?

La grande presse continue d’affirmer que l’attaquant était chrétien, et évoque des étapes de son parcours : sa naissance dans un village chrétien de Syrie, son service militaire dans l’armée de Bachar el Assad, sa désertion, son entrée illégale en Turquie, puis son arrivée en Suède par le biais de la Grèce où il aurait également vécu un temps avec sa femme.

Cependant les points soulevés par Elish Yako sont troublants, car comme ceux des paroisses catholiques en France, les registres de baptême sont bien tenus parmi les minorités chrétiennes. L’enquête continue, à l’heure où certains affirment avoir découvert son véritable nom, à consonance musulmane.

 

Jeanne Smits