Nouveau code des frontières de Schengen + impréparation des pouvoirs publics = files d’attente monstres aux contrôles aux frontières des aéroports

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La situation devrait empirer au fil des mois, les Etats membres de l’UE ayant jusqu’au 7 octobre pour mettre en œuvre les nouvelles règles européennes en matière de contrôle aux frontières qui avaient été décidées après les attentats de Paris. Les contrôles renforcés de la police des frontières doivent désormais concerner tous les passagers et tous les aéroports, y compris les aéroports secondaires. Aujourd’hui, le Telegraph signale des temps d’attente pouvant atteindre 4 heures dans certains aéroports de l’UE, avec pour conséquences des retards au décollage et des avions qui partent à moitié vides. Le patron de RyanAir, furieux de ces files d’attentes interminables, se demande d’ailleurs pourquoi certains pays européens contrôlent aussi scrupuleusement les touristes britanniques quittant leur sol puisqu’ils s’en vont, mais ces contrôles aussi bien à l’entrée qu’à la sortie font partie des nouvelles exigences pour tout l’espace Schengen. C’est pourquoi le chef de l’association professionnelle des compagnies aériennes britanniques voudrait que Londres fasse pression sur ses partenaires européens pour qu’ils affectent les ressources nécessaires en cette période estivale. Selon le Telegraph, les pires queues sont aujourd’hui aux aéroports de Malaga, Majorque, Lisbonne, Milan, Paris-Orly, Lyon Saint-Exupéry et Bruxelles qui souffrent d’un nombre insuffisant d’agents pour les contrôles aux frontières ou bien de systèmes informatiques obsolètes.
 

Files d’attente monstres dans les aéroports de l’UE

 
Et pas de chance pour les passagers, les compagnies aériennes ne sont pas tenues de leur fournir une compensation pour ces retards dont elles ne sont pas responsables. Si le Telegraph s’intéresse aujourd’hui à ce grave problème causé par l’impréparation des pouvoirs publics, alors que le Code frontières Schengen modifié s’applique depuis le 7 avril, c’est que ces contrôles renforcés concernent les frontières extérieures de l’espace Schengen dont le Royaume-Uni ne fait pas partie. Ceci ne veut pas dire pour autant que les Français ne sont pas concernés puisque les contrôles aux frontières renforcés s’appliquent à tous les ressortissants des pays de l’Union européenne. En effet, les Etats de l’espace Schengen ont désormais l’obligation de contrôler tous les citoyens de l’UE, ce qui n’était pas le cas auparavant. En ce qui concerne les Français, cela vaut aussi pour les allers-retours entre la métropole et les départements et territoires français d’outre-mer, qui font bien partie de l’UE mais ne se situent pas dans l’espace Schengen.
 

La faute à la systématisation des contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen

 
Dès le mois d’avril, l’Union des aéroports français prévenait que la rareté des moyens mis en œuvre et la lenteur du déploiement des sas de contrôle automatisé allait rendre la situation critique pendant l’été. Fin juin, le président d’Air Caraïbes signalait des temps d’attente supérieurs à 1h30 causant « de nombreux troubles à l’ordre public » du fait de l’irritation extrême de certains passagers. Pour le PDG de Corsair, cité le 12 juillet dernier par Le Figaro, « C’est du jamais vu, et ça ne cesse d’empirer ! ».
 
Il était bien évidemment grand temps de rendre systématiques les contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen et l’on ne peut que se réjouir de cette avancée même si elle arrive bien tard. Le chaos qui règne dans les aéroports illustre toutefois une fois de plus l’incapacité de nos gouvernants à mettre correctement en œuvre leurs propres décisions.
 

Olivier Bault