Les agriculteurs envoient un dernier avertissement

Agriculteurs dernier avertissement
Les paysans excédés par l’inertie du gouvernement.

 
Ce sera le dernier. Au moins les agriculteurs, ceux qui jeudi ont de nouveau sorti tracteurs et fumiers pour aller protester des conditions qui leur sont faites, veulent-ils y croire : dernier avertissement. Si le gouvernement s’évertue à ne pas les entendre, à les oublier, à les laisser dans leur misère, ils pourraient bien décider de durcir le mouvement.
 
« La France meurt par ses racines. » L’épitaphe, déposée à l’entrée du centre des impôts de Lannion, encadrée de croix noir aux noms des paysans sinistrés, est un cri jeté à la face des politiques. Si l’on n’y prend garde, demain, il n’y aura plus de paysans, plus d’agriculteurs. Et, parce que l’homme vit aussi de pain, ce problème est évidemment une question politique…
 

Les agriculteurs entre colère et désespoir

 
Joël Le Jeune, président de Lannion-Trégor Communauté, l’affirme lui aussi, comme un appel à l’aide politique : « Les problèmes qui sont ceux du monde agricole aujourd’hui, ça n’est pas au niveau des collectivités locales que ça se passe, ça vient de l’Europe, ça vient du niveau national, ça vient aussi des politiques qui sont menées par des grands organismes, comme les banques, les coopératives, qui sont des émanations des agriculteurs, et ça vient, bien entendu, des transformateurs et des distributeurs avec la pression qui est mise sur les prix et qui vous condamne. Quand il manque 5, 6, 10 centimes au kilo, qu’on ne réussisse pas à les avoir pour vous permettre de vivre, c’est quelque chose que le commun des mortels ne comprend pas. »
 

Dernier avertissement sans frais

 
Se faire comprendre… C’est sans doute le point saillant de l’appel des agriculteurs. Et, parmi les diverses opérations menées hier (blocages de supermarchés, vérification des marchandises, etc.), l’opération menée auprès d’un centre des impôts est sans doute la plus marquante pour les autorités.
 
L’argent, en effet, c’est sérieux. Pour l’heure, les agriculteurs ne sont pas entrés dans les locaux administratifs ; ils se sont contentés de rester à la porte. Mais il ne faudrait pas attendre trop longtemps pour leur répondre. S’ils franchissent la porte, personne ne sait ce qui peut advenir. Or, si l’Etat, déjà mal en point du côté économique, est atteint au portefeuille, dans les trésoreries ou autres centres des impôts, cela risque de faire mal.
 
Et ce n’est pas le contribuable qui s’en plaindra…
 

François le Luc