Le suivi de 3.500 nourrissons au cours des 30 premières années de leur existence a permis ce constat encourageant pour les mères qui nourrissent leur bébé au sein : l’allaitement est associé à un QI plus élevés et à des revenus meilleurs une fois que le bénéficiaire atteint l’âge adulte. L’allaitement est même un élément « crucial » pour la réussite. Et ce indépendamment du niveau de revenu de la famille, de la santé maternelle, du poids à la naissance et du type de naissance.
Les bébés nourris au sein pendant 12 mois ou davantage présent un QI moyen de 4 points supérieur à celui de ceux qui ont bénéficié d’un allaitement de moins d’un mois. Ils ont suivie des formations plus longues de 9 mois en moyenne et gagnent 20% de plus que la moyenne nationale, soit quelque 440 livres supplémentaires par mois si l’étude était transposable telle quelle au Royaume-Uni, sans compter les économies initiales de lait maternisé, bien sûr. Si leur carrière se déroule sur 40 ans, le calcul est vite fait : le supplément serait de quelque 200.000 livres.
Un QI augmenté en fonction de la durée de l’allaitement
Pour les enfants nourris entre trois mois et six mois, le bénéfice était de 2 points de QI en moyenne .
L’étude publiée par The Lancet Global Health est la première à couvrir une période de vie aussi longue. Des recherches antérieures avaient déjà bien établi le lien entre l’allaitement maternel et le développement intellectuel au cours de l’enfance. La nouvelle étude montre que non seulement l’avantage est durable, mais qu’il a des répercussions aussi bien sur l’individu que sur la société en augmentant le degré d’instruction et la réussite économique.
Il y a une explication scientifique à ces avantages procurés par l’allaitement maternel, assurent les chercheurs de l’université de Pelotas, au Brésil, auteurs de l’étude : le lait maternel contient des acides gras saturés à longue chaîne spécifiques, nécessaires au bon développement cérébral et (par hasard, diraient les évolutionnistes) parfaitement adaptés au petit d’homme.
Adultes, les bébés nourris au sein auront en moyenne de meilleurs revenus
Les chercheurs mettent également en avant le fait que leur échantillon comportait des enfants de tous niveaux socio-économiques mais que la proportion des bébés nourris au sein était similaire quel que soit leur catégorie.
Mais notre monde ne serait pas ce qu’il est si la publication de cette étude n’avait pas aussitôt suscité des mises en garde contre toute stigmatisation et toute pression sur les mamans. Ainsi au Royaume-Uni des groupes de soutien aux parents regrettent que sa publication ait pu contribuer au sentiment d’échec des mères qui n’ont pas allaité leur bébé, que ce soit par choix ou parce qu’elles n’y ont pas réussi.
On sait déjà que l’allaitement maternel assure une meilleure immunité aux nourrissons et réduit le risque de cancer du sein pour les mères.