Dans une brochure de dix-sept pages en ligne, le NHS (National Health Service, système de santé du Royaume Uni, décentralisé dans les quatre nations qui le composent) d’Angleterre vient de fixer un « cadre de la politique nationale pour les personnes ménopausées » avant de le retirer prestement à cause du tollé qu’il avait soulevé. En effet, ces recommandations, qui devaient être appliquées à tous les employés du NHS comportaient le passage suivant : « Il est important de noter que tout individu touché par la ménopause n’est pas une femme. (…) Des transgenres, des non-binaires et des collègues intersexués peuvent aussi faire l’expérience de la ménopause et auront des besoins spécifiques. » Le ministre de la Santé, Victoria Atkins, a pris l’affaire directement en main. Elle est excédée par ce qui lui paraît (à juste titre) une élimination progressive du fait féminin à travers le vocabulaire par le NHS. Celui-ci a déjà remplacé Mother (mère) par « birthing person » (personne qui donne naissance) et breastfeeding (allaitement au sein) par chestfeeding (allaitement au torse) ou mieux bodyfeeding (allaitement au corps), plus inclusif. Une source proche de Mme Atkins a déclaré : « Le ministre a été claire comme le cristal, le sexe biologique importe et il faut que le langage, y compris celui du NHS, reconnaisse les besoins biologiques différents des hommes et des femmes. » Dommage. On aurait bien aimé observer les effets de la « ménopause » sur les fous qui se prennent pour des femmes, et savoir si les placebo les soignent.