Tampons périodiques pour trans : insulte aux femmes ou à la raison ?

Tampons périodiques trans insulte
 

Une entreprise finlandaise vient de mettre sur le marché un « produit sanitaire » nouveau et « controversé », des tampons périodiques réservés aux trans. Or ces « transgenres » sont des femmes, c’est une certitude génétique, et c’est pour cela qu’« ils » ont des règles. C’est pourquoi les femmes qui subissent cette douleur et cette incommodité naturelle liée à la reproduction jugent la chose incongrue, et certaines féministes, qui se jugent « discriminées » par leur saignement périodique, estiment que les tampons périodiques sont une « insulte » à la condition féminine. Tour d’horizon de la nef des fous.

Vuokkoset, l’entreprise suédoise qui a inventé les tampons périodiques pour Trans, avait bien fait les choses, du point de vue de la communication : elle a lancé son produit pour la « semaine de la conscience transgenre » et le « Jour international de l’homme ». En emballant ses « tampons périodiques » dans une belle boîte bleu foncé avec « Pour les hommes » d’un côté et « Pour la menstruation » de l’autre, et pour faire bon poids cette affirmation : « Les règles ne sont pas une affaire de genre. » L’homme qui a lancé cette campagne de publicité, Dakota Robin, est à la fois trans et militants des droits de l’homme. Il déclare : « En changeant les attitudes et en ouvrant les perspectives, nous pouvons aussi nous défaire de la discrimination contre les minorités sexuelles. Le moins que chacun puisse faire est de comprendre que les règles ne définissent pas la féminité et reconnaître la diversité qu’elles recouvrent. »

 

Tampons périodiques pour hommes : le mensonge trans progresse

Ce petit vent verbal, qui ne signifie rien mais comprend un sophisme grossier (si les règles ne définissent pas en effet la féminité, cela ne signifie pas qu’elles ne lui sont pas liées). Et cela agace à juste titre les femmes, de même qu’elles n’ont pas supporté la provocation d’un lancement de produit où se conjuguent les tares du commerce bruyant et celles du militantisme le plus déjanté. Et Vuokkoset s’est en l’occurrence mis les féministes à dos. L’obstétricienne Anna Melamed estime : « Pour tant de filles dans le monde la honte des règles et le manque de tampons est une bonne part de l’inégalité des sexes qu’elles éprouvent. Dire que les règles ne sont pas une affaire de genre est une régression pour ceux qui essaient d’éduquer les jeunes gens et tout à fait franchement, c’est une insulte étant donné le sexisme que les jeunes femmes subissent chaque jour à cause de leurs règles. »

Sur cette idée de sexisme et d’iniquité censément liée à la menstruation, la féministe Milli Hill, auteur d’un best-seller sur la puberté féminine intitulé Mes règles a reproché aux tampons périodiques mis sur le marché non pas leur absurdité mais leur contribution à l’injustice sexiste : « Je n’aurais rien eu à redire s’il avait été clair sur l’emballage que le produit s’adresse aux personnes qui s’identifient à des hommes trans, mais ce produit est décrit comme spécifiquement réservé “aux hommes” (for men). » Et d’ajouter : « Il est intéressant de noter que l’emballage des tampons hygiéniques pour femmes est désexualisé, en quelque sorte rendu neutre, alors qu’on a ici des tampons hygiéniques qui crient bien fort qu’ils sont destinés aux hommes. »

 

Ce marketing qui insulte les femmes

Heureusement, la porte-parole de Woman’s Place UK, association pour le droit des femmes a remis la question sur les rails de la raison : « La menstruation n’est pas un signe de féminité, mais un fait biologique du cycle de vie féminin. Seules les femmes ont des menstrues, ce fait ne sera pas changé parce qu’il y a un marché de niche pour ceux qui préfèrent les produits “for men” sur la boîte. » En dehors de toute revendication féministe, il existe tout simplement une réalité biologique, qu’il faut aujourd’hui rappeler tant domine la folie du n’importe quoi.

On le voit par la réponse de Senja Blomqvist, chef de produit chez Vuokkoset : « Nous reconnaissons tout à fait que la grande majorité des individus qui ont des règles sont des femmes, et que cela compte pour l’expérience féminine. Mais c’est aussi une réalité pour quelques hommes et individus non-binaires. » Cette réponse vaut de l’or, elle résume le relativisme arc-en-ciel. « La grande majorité » : non, la totalité. Ce n’est pas une question de vote, c’est une question d’être. « L’expérience féminine » : non, la nature des femmes. Ne pas confondre ontologie et ressenti. « Mais c’est aussi une réalité » : non, c’est un fantasme. Ne pas confondre la création et les singeries diaboliques de l’arc-en-ciel.

 

Pauline Mille