Dans “La Chambre d’à côté”, Almodovar promeut l’euthanasie contre Dieu

Almodovar euthanasie contre Dieu
 

Le nouveau film de Pedro Almodovar, La Chambre d’à côté (The Room Next Door) sortira le mois prochain en Espagne, après avoir été récompensé du Lion d’Or au prestigieux Festival de Venise, début septembre. Premier film en langue anglaise de l’Espagnol, il était salué alors par une ovation debout de 17 minutes, que ni le snobisme cinématographique, ni la présence des deux stars Julianne Moore et Tilda Swinton autour du réalisateur tout de rose vêtu ne suffisent à expliquer. Non, c’est son thème qui compte : un peu le changement climatique, et beaucoup l’euthanasie, puisque le scénario repose sur le cancer de stade trois de la plus âgée des deux héroïnes, qui invite une amie de jeunesse, perdue de vue, à l’accompagner vers sa « mort choisie ». Et inévitablement, c’est un plaidoyer pour l’euthanasie – et contre Dieu, ainsi qu’Almodovar vient de le confier dans un entretien avec Il Corriere della Sera.

Pourquoi mène-t-il une croisade pro-euthanasie ? Parce que celle-ci se s’oppose frontalement à « tout credo qui voit en Dieu l’unique source de vie ». Voilà qui a le mérite de la clarté.

Tout cela est enveloppé dans les faux bons sentiments : l’accompagnement de ceux qui souffrent, la communion avec la nature. Almodovar dit au sujet de son film : « Il traite de la mort, oui, mais d’une manière lumineuse, en plein air, en contact avec la nature, avec des personnes animées par le désir de profiter de chaque instant qui leur reste jusqu’à ce qu’elles décident de partir. Le personnage de John Turturro évoque l’apocalypse, le changement climatique qui menace la planète. Et Ingrid, Julianne Moore, répond qu’on peut vivre dans la tragédie. Je crois que l’optimisme est une forme de résistance. »

Mais c’est une « résistance » contre l’ordre de cette nature, et contre la loi divine : cela est assumé – et cet aveu couvre de ridicule les chrétiens qui prétendent justifier euthanasie et suicide assisté sans percevoir la révolte contre Dieu que cela implique. Almodovar affirme : « Le film parle d’une femme qui se meurt dans un monde angoissant. Et de ceux qui décident de partager ses derniers jours avec elle. Accompagner une personne en phase terminale, savoir être à ses côtés, est l’une des grandes qualités que nous possédons. Dire adieu à ce monde proprement et dignement est un droit fondamental. Il n’est pas politique mais humain. Je sais que cela va à l’encontre de toutes les croyances qui considèrent Dieu comme la seule source de vie. Je demande aux hommes politiques de respecter les décisions individuelles et de ne pas intervenir. L’être humain doit être libre de vivre et de mourir quand la vie est insupportable. »

Et cela ne peut se concevoir que si Dieu n’existe pas, c’est bien vu.

Mais si Dieu n’existe pas, et que cette pensée tient la route, cela veut dire qu’aucune vie ne mérite d’être protégée, d’autrui ou de soi-même. Telle est la logique de la culture de mort.

 

Jeanne Smits