C’est une erreur informatique qui risque d’acculer plusieurs entreprises à la faillite : vendredi soir, lors d’un des plus gros jours de vente de l’année en raison de la course aux cadeaux de Noël, des centaines d’objets ont été vendus pour 1 penny outre-Manche sur Amazon, créant de tels manques à gagner pour les vendeurs affiliés qu’ils risquent la faillite. Amazon tue déjà bien des commerces par le jeu de la concurrence : tout y est à portée de main, rendant inutiles les déplacements vers les commerces physiques. Mais même les vendeurs abrités par le site peuvent se trouver dans un maëlstrom d’erreurs informatiques.
Amazon permet la concurrence immédiate
En l’occurrence, c’est un défaut du logiciel RepricerExpress qui a créé une énorme pagaille dont les internautes ont su profiter dans l’instant. Le logiciel vérifie en permanence les prix pratiqués par les différents vendeurs sur internet : les affiliés permettent qu’il ajuste automatiquement leur prix sur le moins-disant en temps réel afin d’être toujours les plus compétitifs. Ces vendeurs du réseau « Marketplace » d’Amazon espéraient eux aussi damer le pion à la concurrence grâce à la réactivité d’internet : ils ont été servis. Car internet a permis que la nouvelle circule très vite parmi les internautes.
Un penny ou 20.000 livres ?
A un penny l’article, livraison comprise – jeux vidéo, matelas, casques audio, manteaux et autres biens – ce sont des milliers de commandes qui ont afflué durant l’heure qu’a duré l’erreur de RepricerExpress et nombre d’entre eux ont été expédiées par Amazon, certaines, semble-t-il bien après que l’erreur fut découverte, s’il faut en croire certains entrepreneurs comme Judith Blackford, de Kiddymania, qui affirme avoir perdu 20.000 livres en une soirée, assez pour tuer sa société.
Dans le cas d’une erreur aussi manifeste, il est clair qu’Amazon n’avait aucune obligation d’expédier la marchandise et que les contrats de vente avec les acheteurs sont nuls. Le géant de la distribution en ligne a d’ailleurs annoncé avoir annulé nombre de commandes et que les vendeurs ne seraient pas pénalisés par lui en raison de l’erreur commise par le fournisseur du logiciel RepricerExpress, dont il se désolidarise. Il annonce avoir annulé nombre de commandes et promet de trouver un arrangement avec les vendeurs qui auraient été tout de même affectés par le biais de l’envoi immédiat des marchandises à un penny.
En attendant, on peut méditer sur la déshumanisation du commerce…