Un vrai plan quinquennal ! L’archidiocèse de Belo Horizonte au Brésil vient de publier un livret de directives pastorales pour les cinq années à venir, sous le titre Projet d’évangélisation, proclamer la parole. Dans ses dispositions relatives à la pastorale familiale, il intègre les thèses de l’idéologie du genre en présentant la famille comme pouvant présenter des configurations différentes de celle qui lui est naturelle, et suggérant que les personnes peuvent avoir une « identité sexuelle » qui ne correspond pas à celle de leur naissance.
Sur les quatre paragraphes voués à l’engagement pastoral de l’église catholique à l’égard des familles, deux présentent des affirmations correspondant à la perspective de l’idéologie du genre.
L’idéologie du genre évoquée sans précautions dans des directives pastorales
Par exemple : « Le mariage, où la femme et l’homme cherchent, selon la grâce de Dieu, à correspondre à ce que leur vocation a de plus profond, a de la valeur pour l’Eglise et pour la société, ce qui n’empêche pas de comprendre l’existence d’autres configurations familiales, qui trouvent leurs origines dans des situations sociales, culturelles, économiques et religieuses diverses. »
C’est déjà une manière de relativiser le mariage sacramentel.
Ce texte poursuit : « On comprend dès lors que la famille est l’union de personnes dans la conscience de l’amour « dont la force réside essentiellement dans sa capacité à aimer et à enseigner à aimer », et dont la « pluralité enrichit l’Eglise ». Présentation essentiellement subjective… Si la famille se définit essentiellement par l’amour, n’importe quel amour peut faire l’affaire, ou à tout le moins, n’importe quel amour peut être la « force » qui lui donne sa valeur. Il n’est plus question des liens du sang, de la filiation – alors que celle-ci est la raison d’être du mariage et que le lien de parenté est ce qui explique le regard d’amour les uns sur les autres, renvoyant par faible analogie à la communion d’amour qui définit la Sainte Trinité. Engagement, fidélité, indissolubilité ? On n’en parle même pas.
L’archidiocèse de Belo Horizonte aime les LGBT et les travestis
La théoricienne de l’idéologie du genre Judith Butler n’explique-t-elle pas qu’il faut « distinguer la famille de la parentèle… Ces institutions doivent s’ouvrir à des mondes plus amples ; il n’est pas nécessaire d’être uni par le sang ou par le mariage pour devenir essentiel pour les autres » ?
Puis le texte épiscopal invite à « promouvoir des actions pastorales capables de dialoguer avec toutes les familles et de les accueillir, dans leurs diverses configurations, avec respect et zèle, afin qu’elles ressentent leur appartenance, de fait, à la communauté qu’elles construisent avec leur témoignage d’amour ». Il ne s’agit pas seulement des familles qui s’appuient sur le sacrement du mariage : « On fera attention à ce que cette perspective puisse inclure aussi les jeunes mariés, les foyers de personnes qui ne se sont pas mariés, les divorcés, en offrant à toutes ces personnes un beau service d’accueil. On fera attention à ce que, dans la même perspective, soient accompagnées les personnes dans leurs différentes identités sexuelles (gays, transsexuels, lesbiennes, travestis, bisexuels). »
Des directives pastorales au goût du jour au Brésil
Oui, cela est dit sans la moindre restriction, sans la moindre explication, comme si toutes ces « identités de genre » étaient parfaitement acceptables et correspondaient à une réalité irréfragable.
Le document s’appuie, parfois en sollicitant le texte, sur l’Exhortation Amoris laetitia, et aussi sur le Concile Vatican II qui voit dans l’Eglise – pour reprendre les mots du livret brésilien – « le peuple de Dieu », cette Eglise qui « dialogue avec la société, en se distançant de l’écclésiocentrisme (la centralité de l’Eglise) médiéval, du cléricalisme, et de la romanisation du catholicisme tridentin, en assumant une ecclésiologie de communion ».
La modernité jargonnante dans toute son horreur…
On n’attend pas de mise au point du Vatican.