Swisscanto, l’entreprise collective des Banques Cantonales pour les services de placement et de prévoyance, vient de demander que les paramètres clef de l’assurance prévoyance ne soient plus définis politiquement, sous peine de mettre en péril l’existence même du service.
Dans un plaidoyer qui met aussi bien en cause la mainmise étatique sur le secteur que l’aveuglement des pouvoirs publics, son directeur fédéral Gérard Fischer rappelle que la Suisse fera face dès 2020 à un « tournant démographique » : la population helvétique commencera alors à diminuer, avec une chute proportionnellement plus rapide de la population active.
Dans un contexte où les conditions deviennent de plus en plus « imprévisibles », où les décisions publiques sont souvent marquées par la « politisation » croissante des marchés, les caisses de pension qui assurent la « prévoyance vieillesse professionnelle » sont théoriquement obligées de respecter des obligations de prestations étendues et des garanties sans limite de temps.
Sans suprise, Swisscanto dénonce des « orientations politiques qui ne se soucient plus vraiment de la réalité » : la réalité démographique qui va si lourdement peser sur l’avenir.
Ce déficit de population couplé avec les prestations obligatoires fixées par des dispositions légales font diminuer le financement des institutions du secteur : selon Swisscanto, « la redistribution considérable, à hauteur de plusieurs milliards de francs par an, de la population active aux retraités », n’avait jamais été prévue dans la loi.